"Sauvons Calais" : la polémique enfle autour du rassemblement anti-migrants de dimanche dernier

Le rassemblement anti-migrants organisé par le groupe "Sauvons Calais" a afit réagir jusqu'au gouvernement. Salut nazi, propos incitant à la haine, menace de dépôt de plainte, réaction du gouvernement : la polémique en 5 actes.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

1. La manif

Dimanche, jusqu'à 300 personnes, 150 selon la police, se rassemblent à l'appel du collectif "Sauvons Calais" pour dénoncer la présence des migrants dans la ville, dont de nombreux représentants d'extrême droite. "Foutons-les dehors", pouvait-on lire sur une des pancartes du groupe rassemblé
sur la place de l'hôtel de ville. Une autre associait la présence de migrants à "l'insécurité, l'insalubrité, le désastre économique". Devant une foule très réactive parcourue de huées et de rires, un slogan était repris: "On est chez nous." L'un des organisateurs de la manifestation, Kevin Rèche, appelle à évacuer tout squat dans les 48 heures.

Thomas Joly du Parti pour la France harangue la foule : "Jamais nous n'accepterons cette racaille venue coloniser et piller l'Europe. Le seul message que nous avons à transmettre à ces gens est : Dehors !" Il affirme également dans une interview en marge de la manifestation : "A Calais, la criminalité a explosé. c'est invivable pour les Calaisennes et les calaisiens qui ne peuvent plus sortir sous peine de se faire violer par des clandestins."

Plus violent, Yvan Benedetti ancien leader de l'Oeuvre française appelle à la création de sorte de milices :  "Regroupez-vous. Regroupez-vous par quartiers. Défendez-vous ! Légitime défense, légitime défense. Ne vous laissez pas faire, ne vous laissez pas égorger comme ils ont l'habitude de le faire." Dans la vidéo ci-dessous, on peut même entendre pendant ce discours une femme dire "On va les tuer".

Un groupe d'une soixantaine de personnes, des antifascistes habillés de noir, a tenté de perturber le rassemblement en tout début d'après-midi avant d'être dispersé par les forces de l'ordre. Face à cette manifestation, des migrants et pro-migrants ont investi un terrain de football pour organiser symboliquement un "Mondial".

2. La médiatisation

Dans les jours qui suivent, cette manifestation est médiatisée. Le Grand Journal de Canal + pointe notamment certains des propos entendues pendant la manif. Et notent notamment qu'au moins un participant portait un tatouage "SS", référence nazie. 
Le site anti-fasciste Lutte en Nord publie également des photos de manifestants prises le dimanche. Et affirme que certains ont clairement fait un salut fasciste. Un autre porte un t-shirt "Charlemagne", référence claire à une division SS pendant la 2ème guerre mondiale. 

« Il y a des photos, mais les bras sont levés dans un moment où les gens dansaient », a d'ores et déjà répondu dans La Voix du Nord, Kevin Rèche, porte-parole de Sauvons Calais.

3. La réaction de la Garde des Sceaux

Mercredi soir, Le Grand Journal montre les images de la manifestation à Christiane Taubira, ministre de la justice. Le journaliste Karim Rissouli s'étonne du manque de réaction du gouvernement. Mme Taubira réagit immédiatement : "Ce sont des propos de haine. Ce n’est pas au gouvernement d’engager une procédure judiciaire. Nous avons des procureurs dans ce pays. Je pense qu’ils auront vu et entendu ces propos. J’espère qu’ils vont enclencher l’action publique. Ce que j’entends-là est contraire au droit, contraire à l’histoire de ce pays et à son identité."

 

4. Une plainte des associations ? 

Jeudi, plusieurs associations annoncent dans La Voix du Nord qu'elles envisagent de déposer une plainte : « Deux plaintes sont à l’étude. L’une contre X pour apologie de crime contre l’humanité concernant les saluts hitlériens. Cela ne posera pas de problème, il y a des photos. L’autre pour incitation à la haine raciale suite au propos de Thomas Joly (secrétaire général du Parti de France) quand il parle de racaille étrangère. Il faut que nous regardions si les propos sont suffisamment explicites sur le plan juridique », affirme Bernard Schmid, responsable juridique pour le MRAP.

5. Le procureur de Boulogne-sur-mer dans l'attente

Contacté ce vendredi, Jean-Pierre Valensi, procureur de la République de Boulogne-sur-mer a précisé sa position dans cette affaire. Pourquoi ne se saisit-il pas du dossier comme l'a demandé à demi-mots la Garde des Sceaux ?  "La police ne m'a rien signalé. Je n'ai donc pas de matière ou d'éléments pour lancer une enquête. Je ne peux pas me saisir de quelque chose qui n'a pas été constitué. Si on m'apporte des éléments ou si quelqu'un dépose une plainte, je ferai procéder à une enquête. Je suis dans l'attente."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information