Selon un document de la Direction générale de l'enseignement scolaire, dévoilé vendredi par Le Parisien, 659.293 journées d'absence de professeurs des écoles n'ont pas été remplacées en 2012-2013. Le Nord Pas-de-Calais est très concerné.
381.685 journées d'absence pendant l'année scolaire dans l'Académie de Lille, c'est le chiffre qui ressort des chiffres confidentiels de la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGesco) publiées par Le Parisien. Encore plus intéressant : 19,7% de ces absences ne sont pas compensées. Ce qui place l'Académie de Lille parmi les 5 premières de ce classement du non-remplacement des instits avec la Corse, Aix-Marseille, Montpellier et Nantes, comme cette carte réalisée par RTL.
Cela correspond à deux jours d'école perdus par an en moyenne pour les élèves. Même si, selon le ministère, ces chiffres ne sont pas "tout à fait exacts" car "ils incluent les journées prises durant les petites vacances scolaires, alors qu'elles n'ont aucune répercussion sur les écoliers". Selon ces chiffres, l'absentéisme des professeurs est dans la moyenne de la fonction publique d'Etat (7,3 % de taux d'absence), mais supérieur à celui du privé (4,2 %).
La ministre réagit à Lille
"660.000 jours d'absence, ce sont des chiffres importants, par rapport aux années précédentes ou aux suivantes", a reconnu Mme Vallaud-Belkacem lors d'un déplacement à Lille. "C'était la conséquence des difficultés dans laquelle l'Education nationale a été plongée après la suppression de 80.000 postes d'enseignants ces dernières années par la majorité de droite", a-t-elle estimé."Les académies ont privilégié souvent les ouvertures de classes pour répondre aux demandes de hausse d'effectifs, au détriment des moyens de remplacements", a expliqué pour sa part la directrice générale de l'enseignement scolaire, Florence Robine, devant la presse à Paris.
Selon le ministère, 2.000 postes de remplaçants ont été supprimés entre 2007 et 2012, dont 630 pour la seule année 2012-2013. Insuffisant selon les associations de parents d'élève et les syndicats : « L'Education nationale ne veut pas s'attaquer au problème, affirme Valérie Marty, la présidente des parents d'élèves de la PEEP, dans Le Parisien. C'est la gestion des ressources humaines qu'il faut revoir, en permettant, par exemple, des remplacements entre les académies. »
"Depuis la rentrée 2013, avec les créations de postes, nous réaugmentons les moyens de remplacement", a indiqué Mme Robine, avec "environ 400 postes" supplémentaires pour l'année scolaire 2013-2014. Un chiffre inférieur au 720 postes de remplaçants promis par l'ancien locataire de la rue de Grenelle, Vincent Peillon, en avril 2013. "Je pense que, cette année, nous allons continuer de la même façon, et dans les années qui viennent", a dit Mme Robine.