Et si on créait notre propre skate-park à la sauvage ? A Lille, des skaters ont répondu "oui" à cette question qui n'est pas sans en poser d'autres.
Un mini skate-parc sauvage est-il en train de se créer à Lille boulevard des Cités-Unies, entre le Zénith et l’hôtel de région ? Oui, si l'on en croit La Voix du Nord qui a révélé la construction il y a quelques jours de plusieurs rampes en ciment, de différentes tailles et formes. "Ces Tony Hawk (célèbre skateur, NDLR) du BTP ont opéré en toute discrétion, écrit La Voix du Nord, et en parfait mépris du code de l’urbanisme, dans cet espace un rien oublié de la ville. Ils sont arrivés, selon des témoins, dans une fourgonnette immatriculée en Allemagne, tractant une bétonnière et un groupe électrogène. Leur mortier coulé, les francs-tireurs ont étrenné leur œuvre et plié les gaules sans demander leur reste."
En voici un exemple en image. Il y a donc désormais six rampes comme celle-ci à cet endroit. De quoi faire le bonheur des skaters en mal de "grinds" ou de "slides"...
Pas nouveau
En fait, ce type de bétonnage sauvage n'est pas si étonnant et rare. Les skaters appelent ça du "diy" (do-it-yourself). Du bricolage perso qui amène à se construire ses propres spots pour pratiquer le "street", une variante du skate destinée à ceux qui n'aiment pas ou plus les skate-parcs aménagés (comme celui de la rue de Marquillies à Lille). La pratique est très répandue en Europe et dans le monde.L'un des spots installés dans la rue montrée du doigt date d'ailleurs d'il y a deux ans. Dans un reportage tourné par des étudiants de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, un skate revendique d'ailleurs clairement sa construction : "On s'est motivés avec un petit groupe de potes à faire ça cet été pour profiter du beau temps et puis ça faisait un nouveau spot. On est allés récupérer de la caillasse parce qu'il faut remplir. On avait deux petits socles en bois pour faire les arêtes sur les côtés. Et après on a sué..."
Contactée, la mairie de Lille ne souhaite pas répondre "pour l'instant" à nos questions. Elle dit notamment ne pas savoir à qui appartient la voirie concernée.