Nicolas Drevet est décédé le 12 juin 2013 au centre pénitentiaire de Maubeuge où il était incarcéré. Depuis 16 mois, son père Michel se bat pour essayer de connaître les causes de la mort de son fils.
Nicolas Devret avait 29 ans. Incacéré au centre pénitentiaire de Maubeuge le 1er juin 2013, il est décédé 12 jours plus tard. "La sous-directrice de la prison a appelé ma femme. Elle lui a dit, brutalement : "votre fils est décédé". Point.", raconte Michel Drevet, le père de Nicolas.Depuis 16 mois maintenant, il essaye de connaître les circonstances du décès de son fils, d'obtenir le rapport d'autopsie, sans résultat.
Condamné à une peine de 16 mois pour divers faits de délinquance, Nicolas n'avait pas encore pu obtenir de parloir pour voir sa famille. Mais il leur avait écrit une lettre, reçue quatre jours avant le drame.
Une lettre où "tout allait bien"
Il semblait aller bien, rien pour son père ne pouvait laisser présager un suicide, thèse à laquelle il ne croit pas. Michel nous en lit un extrait : "Surtout ne t'inquiète pas. Tout va bien, comme d'habitude". Nicolas effectuait son deuxième séjour derrière les barreaux, il ne manifestait aucun signe de détresse.Michel a aussi pu discuter avec le co-détenu de son fils, une fois, par téléphone. "Il m'a dit que la veille de sa mort, Nicolas s'était endormi comme d'habitude, ils avaient bien discuté." rien d'alarmant là encore.
Ce qui est sûr, c'est que Nicolas consommait beaucoup d'alcool, et qu'il était sous méthadone, traitement de substitution à l'héroïne. Il souffrait également de crises au niveau du pancréas qui lui occasionnaient des douleurs intenses. Impossible d’affirmer s’il y a un lien avec la mort. "La seule information que nous ayons pu obtenir est que l'autopsie a révélé la présence de méthadone. Normal, il était sous traitement", raconte Michel.
Aucun accès au dossier de Nicolas
Ce lundi, l'avocat de Michel Devret, Maître Henniaux, avait rendez-vous au tribunal d'Avesnes-sur-Helpe avec la juge d'instruction chargée du dossier. Mais le rendez-vous a été annulé ce matin, sans qu'un autre n'ait pu être pris pour l'instant.Michel Drevet revendique l'accès au dossier complet de son fils, ce qu'il n'est pas arrivé à obtenir jusqu'ici. Il est déterminé à se battre, et à défendre la cause d'autres familles de détenus morts en prison. En France, une personne décède tous les trois jours derrière les barreaux.