La CGT a déposé un préavis de grève national mardi. Une manifestation doit avoir lieu à Lille. Le trafic TER pourrait être perturbé mais les grandes lignes circuleront normalement.
La journée de mobilisation de la CGT mardi pour la défense des transports publics devrait entraîner des perturbations, notamment en régions, mais la SNCF a assuré dimanche que son trafic grandes lignes et en Ile-de-France serait "normal".
Des préavis de grèves ont été déposés à la SNCF, à la RATP, où la CGT est premier syndicat, dans les transports urbains en régions et les aéroports parisiens. Le préavis de grève national à la SNCF court de lundi 19H00 jusqu'à mercredi 08H00.
La compagnie ferroviaire a assuré dimanche à l'AFP que le trafic serait "normal" sur ses grandes lignes et en Ile-de-France. Des perturbations sont attendues toutefois sur certaines lignes Intercités et TER, a-t-elle ajouté, citant notamment les villes de Tarbes, Agen, Orléans, et la région de Marseille.
Dans les transports, les grévistes sont tenus de se déclarer 48 heures à l'avance ce qui permet aux entreprises d'anticiper les perturbations et d'informer en amont les voyageurs. A Paris, rendez-vous est donné à 14H00 à la gare Montparnasse. Les manifestants se dirigeront vers le ministère des Transports (7e arr.), où une délégation sera reçue par le cabinet du secrétaire d'Etat Alain Vidalies.
L'Union Interfédérale des Transports (UIT-CGT), à l'origine du mouvement, organise aussi des rassemblements dans une trentaine de villes, dont Lille, Nantes, Rennes, Nice ou encore Marseille, où la grève des transports urbains s'annonce
suivie. Des préavis de grève ont également été déposés par la fédération CGT des services publics, "notamment pour les personnels de l'entretien des routes qui dépendent des conseils généraux", a indiqué à l'AFP Dominique Launay, secrétaire général de l'UIT-CGT.
Par ailleurs, les militants CGT et FO de l'Énergie devraient grossir les rangs du cortège parisien. Les deux fédérations appellent à l'action les salariés du secteur des industries électriques et gazières (IEG), qui regroupe notamment EDF et GDF-Suez, "pour un service public répondant à l'intérêt général". Les marins se joignent également au mouvement de grogne pour dénoncer entre autres le "désengagement de l'Etat", qui a "laissé mourir la SNCM face à une concurrence
exacerbée".
"Déréglementations libérales"
Lors de cette journée d'action, la CGT entend également donner de la voix contre la réforme ferroviaire, votée cet été malgré deux semaines de grève des cheminots, qui "fragilise encore plus l'entreprise nationale SNCF" avec des fermetures de lignes, de guichets, et la suppression de contrôleurs sur les TER. Dans un communiqué adressé aux usagers, le syndicat se pose en défenseur de "l'intérêt général, en opposition au dumping social qui sévit dans les transports, précurseur de la politique low cost (bas coût) qui lamine les emplois, les précarise, démantèle les organisations du travail, développe et amplifie la sous-traitance".La suspension de l'écotaxe, devenue "péage de transit poids lourds" avant d'être enterrée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, provoque également la colère des cégétistes. "Nos secteurs subissent de plein fouet les mêmes politiques de dérèglementations libérales impulsées par Bruxelles et appuyées par nos gouvernements successifs", écrit la CGT, pour qui "ces orientations remettent bien souvent en cause la sécurité
dans les transports".
Dans le collimateur de la fédération syndicale, également, le projet de loi sur la transition énergétique, dans lequel les transports sont "les grands absents", selon M. Launay, "alors qu'ils sont les premiers émetteurs de gaz à effet de serre
et les premiers consommateurs de pétrole". Selon le responsable syndical, le texte, actuellement en débat au Parlement, "amène la privatisation des concessions hydroélectriques, des suppressions massives d'emploi et ne répond pas aux enjeux énergétiques et climatiques".