Yvette Bert, surnommée "Mamie loto", a décidé de faire appel du jugement du tribunal d'Arras qui l'avait condamnée à six mois de prison avec sursis et plus de 100.000 euros d'amende pour l'organisation de loteries interdites, a annoncé jeudi son avocate à l'AFP.
"J'ai interjeté appel cet après-midi au greffe du tribunal correctionnel d'Arras", a déclaré Me Claire Lamoril-Houtart, l'avocate d'Yvette Bert, "Mamie loto". "Elle a fait appel pour une question d'honneur. Il est nécessaire que le climat s'apaise et qu'on retrouve une certaine sérénité dans ce dossier, car elle commence à être harcelée de toute part", a ajouté son conseil.
Son sort a ému de nombreuses personnes, notamment sur les réseaux sociaux, avec une multiplication de pétitions et d'appels aux dons, certains malveillants. Le 6 novembre, le tribunal correctionnel d'Arras a condamné cette retraitée âgée de 77 ans à six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, dont 5.000 avec sursis dans le volet pénal pour abus de confiance.
En outre, elle a été condamnée à verser au fisc 400 euros de délits douaniers, 29.435 euros de pénalités de douane et 88.007 euros, correspondant au montant des droits fraudés, soit un total de 117.842 euros. La justice lui reprochait d'avoir organisé environ 160 loteries prohibées entre janvier 2009 et mai 2013 dans une salle à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Elle était également poursuivie pour publicité pour une loterie prohibée, abus de confiance et infraction fiscale pour ne pas avoir acquitté d'impôts sur les 460.743 euros de recettes des lotos.
Procès de Mamie Loto à l'été 2015
Les bénéfices des lotos, organisés chaque dimanche par l'association "Ensemble pour l'espoir", présidée par Mme Bert, étaient reversés selon elle à des associations caritatives et à des personnes dans le besoin. Lors du procès, le 25 septembre dernier, le procureur avait lui estimé que l'association organisait des lotos à grande échelle, la qualifiant ironiquement "d'association lucrative sans but".Le procès en appel se tiendra à la cour d'appel de Douai (Pas-de-Calais), probablement aux environs de l'été 2015. Si les infractions aux douanes sont reconnues et caractérisées, la défense de Mme Bert souhaite en revanche faire lever la condamnation pour abus de confiance.