Dix grandes agglomérations, outre Lyon, deviennent au 1er janvier des métropoles, un nouveau statut qui doit faire d'elles les locomotives de la croissance et de l'emploi dans leur région mais aussi les aider à rayonner au-delà de l'Hexagone.
Bordeaux, Grenoble, Lille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, auxquelles se sont ajoutées in fine Brest et Montpellier, vont rejoindre Nice, seule métropole actuellement mais dont le statut va lui-même évoluer.
Compétences élargies
L'opération vise aussi à rationaliser la gestion locale. Elle consiste à confier aux grandes concentrations humaines de 400.000 habitants au moins "l'ensemble des responsabilités du développement urbain", selon François Hollande : développement économique, transports, environnement, enseignement supérieur-recherche, aménagement et rénovation urbaine...Par délégation de l'Etat, de la région ou du département, selon les cas, les métropoles pourront aussi s'occuper du logement, de la voirie, etc.
"Dans 10 ans, on verra le changement"
Les élus voient aussi dans la métropolisation, et donc la mutualisation d'une partie des recettes et des dépenses, une parade à la réduction des dotations de l'Etat. Cela "nous impose davantage de rigueur et de sélectivité dans nos projets", observe Emmanuel Couet (Rennes, PS), dont le budget de l'agglomération va passer de 640 à 832 millions d'euros. S'unir "peut être une respiration" pour des communes en difficulté, complète M. Anziani.Toutes proches des frontières de l'Hexagone, Strasbourg et Lille comptent faire du nouveau statut un levier pour "conforter la dimension européenne"
de leur territoire. "L'eurométropole de Strasbourg" - son nom officiel - comptera d'ailleurs "des représentants allemands au sein de (son) conseil de développement", précise son président Robert Hermann (PS).
La "Métropole européenne de Lille" (MEL) "ne se tourne pas uniquement vers la Picardie", désormais mariée au Nord-Pas-de-Calais, mais aussi vers l'Angleterre et la Belgique, selon son président Damien Castelain (sans étiquette).
Au total, "ce n'est peut-être pas une révolution mais dans dix ans, quand on se retournera, on verra le changement", résume le Bordelais Alain Anziani.