Une étrange plaque de gomme, portant l'inscription "Tjipetir", a été retrouvée dimanche dernier sur la plage de Camiers (62), rapporte La Voix du Nord. Des centaines d'objets similaires ont été découverts sur des plages européennes. Ils pourraient provenir d'une épave, peut-être celle du Titanic.
C'est un couple de promeneurs qui a fait cette surprenante découverte dimanche dernier, à marée basse, sur la plage de Camiers, près du Touquet, dans le Pas-de-Calais. Comme ils l'ont expliqué à La Voix du Nord, la plaque de gomme reposait sur le sable et portait une mystérieuse inscription qui les a immédiatement interpellés : "Tjipetir". "Ça faisait nom de bateau, à consonance étrangère", a expliqué Lionel Chauchoy, l'un des découvreurs, au quotidien nordiste. "J'ai cherché sur internet. Quand j'ai vu "mystère" dans les résultats, ça a attisé ma curiosité".
Depuis deux ans, des centaines de plaques similaires ont été découvertes sur des plages françaises, tout le long du littoral Atlantique et sur les côtes de la Manche, mais aussi en Espagne, en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas et même au Danemark ! S'agit-il d'un énorme canular ? A priori, non. En mars dernier, le 20h de France 2 s'est penché sur le sujet.
Une cargaison du Titanic ?
Si ces plaques se sont échappées d'un bateau, elles ne peuvent donc provenir que d'un navire qui a sombré avant 1920. L'une des pistes conduit au célèbre Titanic , qui a sombré dans l'Atlantique Nord, au large de Terre-Neuve, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, après avoir heurté un iceberg. D'après les registres de l'époque, le paquebot transportait bien des plaques Tjipetir. Mais pourquoi alors referaient-elles surface seulement aujourd'hui, 103 ans après le naufrage ? "On les retrouve à la fois en Angleterre, en Espagne, en France et même, après avoir passé la Manche, ce qui plaide plutôt pour une dispersion avec une origine très au large et une arrivée qui couvre l'ensemble des côtes", analyse l'océanographe François Galgani, chercheur à l'IFREMER. En clair, ces plaques de gomme auraient pu être longtemps contenues dans l'épave, par plus de 3000m de fond, avant d'être subitement libérées par l'érosion qui ronge les débris du navire au fil du temps.Mais comme le rappelle La Voix du Nord, cette piste n'est pas la seule. D'autres privilégient plutôt une autre épave : celle du cargo japonais Miyazaki Maru. Parti de Yokohama pour rejoindre Londres, il fut torpillé le 31 mai 1917 par un sous-marin allemand lors de la Première Guerre, à 240 km au large des îles Scilly, un petit archipel situé à la pointe sud-ouest de l'Angleterre.