Une collecte de fonds a été lancée sur internet, avec 41.500 euros récoltés dimanche, pour aider l'imprimerie de Dammartin-en-Goële, partiellement détruite lors de l'assaut des forces de l'ordre contre les frères Kouachi, après la tuerie de Charlie Hebdo.
"Un geste pour l'imprimerie CTD - Dammartin-en-Goële" : c'est le nom d'une collecte de dons lancée sur le site leetchi.com par l'Association des commerçants de cette commune de Seine-et-Marne.
La traque des frères Kouachi, qui était passée par l'Oise et l'Aisne, s'était terminée dans l'entreprise CTD, où les auteurs de l'attentat à Charlie Hebdo s'étaient retranchés. Dans l'assaut du GIGN le 9 janvier, l'imprimerie avait été partiellement détruite. Elle est encore à l'arrêt aujourd'hui. La collecte vise donc à aider l'entreprise à "reprendre son activité dans les plus brefs délais", a indiqué Jean-Pierre Mateo, premier adjoint au maire de Dammartin-en-Goële.
Lundi 26 janvier, plus de 64.000 euros sont déjà collectés pour moins de 1600 participants. L'opération dure jusqu'à la fin février.
D'énormes besoins
"Si on arrivait à réunir 100.000 euros, on serait très contents. C'est très loin du coût réel des travaux nécessaires pour effacer les traces de l'assaut, mais ça permettrait à l'entreprise, dans un premier temps, de se relancer", notamment en achetant "du mobilier" et "des ordinateurs", a estimé François Alves, président de l'association.
Selon lui, l'assurance devrait prendre en charge le coût des travaux de réparation. "Mais le remboursement va prendre du temps, et les travaux de réparation aussi, sans doute entre trois et six mois. Or, l'imprimerie a besoin de se relancer vite, pour ne pas perdre ses clients", explique-t-il.
Outre les dégâts sur la façade, les six machines d'impression de l'entreprise, qui produisait surtout des documents publicitaires, ont été détruites. "Chaque machine coûte entre 80.000 et 100.000 euros, les remplacer va coûter très cher. Et il va falloir qu'ils trouvent des locaux temporaires le temps des travaux", rappelle François Alves.
"Rue du 9 janvier 2015"
Selon Jean-Pierre Mateo, le patron de l'entreprise, Michel Catalano, a été atteint dans son outil de production, mais aussi "moralement". "Il faut aider les salariés à retrouver leur travail le plus vite possible", ajoute l'élu, qui se félicite de "l'élan de générosité" manifesté à l'occasion de la collecte.
Outre l'appel aux dons en ligne, deux urnes ont été mises en place dans la mairie. La municipalité a par ailleurs décidé de rebaptiser la rue de l'imprimerie "rue du 9-janvier-2015", date de l'assaut contre les frères Kouachi.
Le jour de l'attaque, le gérant de l'entreprise Michel Catalano avait été retenu comme otage pendant une heure et demie par les frères Kouachi. L'un des employés de l'imprimerie, âgé de 26 ans, était resté plus de huit heures sans bouger, caché dans un meuble étroit sous un évier.