Grande-Bretagne : Nigel Farage (UKIP) veut abolir les lois sur la discrimination raciale

Nigel Farage, le leader du parti anti-immigration et anti-européen UKIP, a déclenché une nouvelle polémique cette semaine au Royaume-Uni en déclarant qu'il abolirait la plupart des lois sur la discrimination raciale à l'embauche puisqu'elles ne sont plus nécessaires selon lui.

"La loi mérite d'être changée pour que l'employeur ait le choix, appelez ça de la discrimination si vous voulez, de recruter un Britannique s'il le désire", dit Nigel Farage dans un documentaire qui sera diffusé la semaine prochaine sur Channel 4. Se posant en défenseur des petites entreprises "qui ont peur d'embaucher à cause d'une législation trop lourde", il abolirait "la plupart" des dispositions encadrant la discrimination, "valables il y a 40 ans" mais, selon lui, inutiles aujourd'hui. Cette proposition a été accueillie par des cris d'indignation à moins de deux mois des élections législatives dans le pays. "Il ne sait plus quoi inventer pour se faire remarquer", ont grincé les services du Premier ministre conservateur David Cameron. "C'est la chose la plus choquante que j'ai entendue de la bouche d'un homme politique et cela témoigne d'une ignorance crasse", a réagi Sadiq Khan, député de l'opposition travailliste.

Le Labour a dévoilé des chiffres cette semaine montrant que le chômage de longue durée pour les jeunes issus de minorités ethniques avait augmenté de 49% depuis 2010 et l'arrivée au pouvoir de M. Cameron. Sommé de s'expliquer, Nigel Farage a assuré que ce n'était "pas une question de Blanc et de Noir" et que ses propos ne faisaient que "louer les progrès dans les relations raciales et en termes d'égalité" accomplis au Royaume-Uni. UKIP "est l'unique parti" proposant de faire jouer la préférence nationale, "que les employeurs soient libres d'embaucher des travailleurs britanniques quel que soit leur croyance ou leur couleur", a-t-il ajouté. Il a estimé que "les vrais racistes sont ceux qui entendent "blanc" lorsque je dis "Britannique"". "Arrêtons de nous auto-flageller en disant que nous sommes un pays raciste. Nous ne le sommes pas. Nous avons dépassé cela depuis longtemps", a-t-il insisté dans une interview à la BBC.

Viscéralement opposé à l'Union européenne, le leader d''UKIP doit se défendre sans cesse des accusations de racisme qui pèsent sur son parti, vainqueur des élections européennes en mai 2014. Mais ses tentatives de rendre son parti respectable sont régulièrement torpillées par les commentaires sexistes ou racistes de membres ou militants d'UKIP.

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