Anaïs Demoustier, comédienne nordiste, joue le premier rôle dans un film tourné dans le Nord Pas-de-calais "A trois on y va". Sortie le 25 mars.
Anaïs Demoustier a commencé le cinéma jeune, et n'en finit pas de s'épanouir à l'écran. Dans "A Trois on y va" de Jérôme Bonnell, cette actrice de 27 ans met son énergie et sa fraîcheur au service d'un rôle d'amoureuse, "ce qui m'intéresse le plus", dit-elle.Déjà nommée deux fois pour le César du meilleur espoir féminin, en 2009 pour "Les Grandes Personnes" d'Anna Novion, et en 2011 pour "D'amour et d'eau fraîche" d'Isabelle Czajka, la comédienne aux airs sages et au regard rieur sera à l'affiche d'au moins deux autres films cette année. Dans "Caprice" d'Emmanuel Mouret, en salles le 22 avril, elle incarne une jeune femme excessive éprise d'un instituteur. Elle sera ensuite à l'écran dans "Marguerite et Julien" de Valérie Donzelli et "Les Malheurs de Sophie" de Christophe Honoré, qui devrait sortir en 2016.
"A chaque fois, ce sont des amoureuses transies, complètement dépassées par leur amour. Ca me plaît, parce que c'est ce qui m'intéresse le plus dans la vie, l'amour !", lance en riant cette fille du Nord spontanée, au visage parsemé de taches de rousseur. Pour Jérôme Bonnell, elle "a quelque chose que l'on peut retrouver un peu chez Catherine Deneuve, quelque chose d'en apparence faussement sage, faussement lisse. Derrière cette apparence se cache un mystère dingue. C'est le feu, en fait".
"Mélodie est une fille volontaire, qui est dans l'action", décrit-elle. "C'est un personnage duquel je peux me sentir assez proche. Je suis dans l'action depuis
assez longtemps. J'ai commencé à travailler très jeune".
"Faussement sage"
Née le 29 septembre 1987 à Lille, fille d'un cadre commercial dans la grande distribution et d'une mère au foyer, Anaïs Demoustier a pris des cours de théâtre avant d'être repérée par un directeur de casting à l'adolescence. Elle n'a pas encore 15 ans quand elle est choisie en 2002 pour jouer la filled'Isabelle Huppert dans "Le Temps du Loup" de Michael Haneke. "J'ai vraiment eu l'occasion de voir ce que c'était de faire du cinéma. C'est suite à ça que j'ai voulu continuer", raconte-t-elle.
"Ça a été une espèce de choc", ajoute l'actrice, estimant que ce film a aussi "dirigé inévitablement les propositions" qui lui ont été faites "vers un cinéma
d'auteur". Impressionnée par le jeu d'Isabelle Huppert, elle passe son bac et s'inscrit en fac de Lettres avant d'enchaîner les petits rôles, puis de se faire remarquer en 2008 dans "La Belle Personne" de Christophe Honoré, aux côtés de Léa Seydoux et Louis Garrel.
"Le temps d'apprendre"
Elle tourne ensuite avec Rébecca Zlotowski ("Belle Epine"), Robert Guédiguian ("Les Neiges du Kilimandjaro"), Claude Miller ("Thérèse Desqueyroux") ou Bertrand Tavernier ("Quai d'Orsay"), et remporte en 2011 le Prix Romy-Schneider. En 2014, elle est à l'affiche de plusieurs films marquants: "La Ritournelle" de Marc Fitoussi, "Bird People" de Pascale Ferran, "Au Fil d'Ariane" de Robert Guédiguian et "Une Nouvelle amie" de François Ozon. Celle dont Jérôme Bonnell loue "la vaillance", le "courage" et "l'énergie", continue cette année sur sa lancée, mais refuse de "se jeter dans son métier de manière excessive"."Je tourne régulièrement depuis que j'ai 18 ans, dans des films qui n'ont pas toujours été très exposés", résume la comédienne, qui a joué aussi au théâtre sous la direction de Christophe Honoré dans "Angelo, tyran de Padoue" (2009) et "Nouveau Roman" (2012). "J'ai le temps de vraiment apprendre des choses avec ce métier. Il n'y a pas d'hystérie", ajoute-t-elle.