"Sans la douane, qui vous protègera ?" : plusieurs centaines de douaniers ont manifesté à Paris mardi pour alerter la population sur les conséquences des réductions d'effectifs dans leurs services
Le cortège, qui a réuni "un petit millier" de douaniers, selon les syndicats, s'est élancé peu avant 14 heures des abords du Sénat vers l'Assemblée nationale, à l'appel d'une intersyndicale CFDT, CGT, Solidaires, Unsa, FO.
Les douaniers étaient venus en car depuis Lille, Bordeaux, Dijon ou encore la région Rhône-Alpes. Dans le même temps, une grève était observée dans les services par "au moins un agent sur trois en moyenne", selon les responsables syndicaux.
Sollicitée par l'AFP, l'administration des douanes, chargée de la lutte contre les fraudes et les trafics en tous genres, n'était pas en mesure de communiquer
un taux de grévistes dans l'immédiat. En manifestant à proximité des deux chambres du Parlement, l'idée était de "sensibiliser les élus sur les difficultés que connaît la douane et les dangers que représente le projet stratégique douane (PSD)" à l'horizon 2018, un plan aujourd'hui "en suspens", a expliqué Vincent Thomazo, secrétaire général Unsa-Douanes.
"On veut que les parlementaires fassent pression pour que notre administration devienne prioritaire" et que les réductions d'emploi cessent, pour l'arrêt du PSD et pour "faire passer le message de notre rôle de protection", a renchéri Manuela Dona (CGT).
"On rend des services énormes à la population", a insisté la syndicaliste: "lutte contre le terrorisme, lutte contre le blanchiment d'argent, protection par rapport aux jouets, aux médicaments, aux pièces de voiture..."
"Hémorragie qui met en danger la population"
Or, les douanes voient leurs effectifs diminuer d'environ 250 postes par an, une tendance qui doit se poursuivre en 2015, sur un effectif d'environ 16.600 douaniers. Pour Mme Dona, le gouvernement a une "vision dogmatique des suppressions d'emploi", son collègue de l'Unsa mettant en avant le fait qu'"un douanier rapporte sept fois ce qu'il coûte à l'État".
"Il faut arrêter l'hémorragie" qui "met en danger la population", a insisté M. Thomazo. Selon Philippe Bocq (Solidaires), les suppressions de postes interviennent "alors que l'activité ne baisse pas", les services risquant "de grosses difficultés à court terme et un potentiel effondrement à moyen terme".
Le syndicaliste signale que les projets de l'administration pour Lille dans le cadre du PSD ont récemment "fuité".
Sur 1.400 agents, il est prévu "120 suppressions d'emploi et près de 300 mobilités forcées avec des fermetures de sites en pagaille", a-t-il dénoncé.
Les douaniers ont déjà manifesté à de nombreuses reprises depuis 2012 pour les mêmes motifs, leur dernière action remontant à novembre dernier.