Le rapporteur public a recommandé mardi devant le tribunal administratif de Lille le rejet du recours du groupe allemand Siemens contre l'octroi à son concurrent français Alstom d'un contrat pour le métro de la métropole lilloise, a-t-on appris de source judiciaire.
En 2012, Lille Métropole (LMCU) avait retenu l'offre d'Alstom pour fournir 27 rames pour l'une de ses deux lignes de métro. Le contrat, estimé à 266,4 millions d'euros, doit permettre d'augmenter la capacité de la ligne, sur laquelle circulent déjà 28 rames de métro automatique VAL de Siemens.Le groupe allemand avait déposé un recours en référé contre l'octroi du marché à Alstom. Le tribunal administratif de Lille l'ayant rejeté, Siemens avait déposé un recours de plein contentieux en août 2012, qui a donc été examiné mardi.
La décision a été mise en délibéré.
"Le rapporteur public conclut au rejet de la requête de Siemens", a indiqué l'avocat de Siemens, Me Philippe Delelis. Il a toutefois demandé lors de l'audience "au tribunal de juger (...) que l'attribution de l'automatisation et l'extension du métro lillois s'est faite dans des conditions irrégulières".
Le défenseur du groupe allemand a mis en avant plusieurs critiques, notamment la distribution selon lui de "tous les plans du (métro) Val 208" aux concurrents de Siemens.
"On a été éliminés sur des coûts de fonctionnement alors que le marché ne porte pas sur les coûts de fonctionnement", a ajouté Me Delelis. Outre Siemens, Alstom était également en concurrence pour ce contrat avec le canadien Bombardier.
En mai 2012 Lille Métropole avait justifié son choix en assurant avoir retenu "à l'unanimité" l'offre du Français, estimant que c'était "celle générant les plus faibles coûts de fonctionnement sur le long terme", avec "un système de pilotage automatique offrant une grande souplesse d'exploitation et un large choix de design".
Le chantier, qui prévoit également un accroissement de 30% de la capacité de la ligne 2 du métro, doit s'achever en 2016.