Amiens, Compiègne, Arras, Lille : le gouvernement ponctionne les universités pour boucler le budget

Le ministère de l'Enseignement supérieur va prendre 100 millions d'euros sur les réserves d'une cinquantaine d'établissements pour boucler le budget. Un mécanisme de solidarité qui touchera l'UTC de Compiègne. L'Université Picardie Jules Verne est épargnée mais souffrira d'une autre mesure...

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Le gouvernement a officialisé, vendredi 24 avril, une ponction de 100 millions d'euros sur les réserves de près d'une cinquantaine d'universités et écoles, afin de boucler le financement des dotations 2015.

Au total, 11 des 76 universités, 25 des 36 écoles d'ingénieurs et une dizaine de grands établissements verront leurs fonds de roulement mis à contribution, indique le ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur.

Pourquoi ponctionner les universités ?


Les dotations de l’Etat en 2015 seront en hausse, pour répondre à l’augmentation du nombre d’étudiants. Mais dans un contexte budgétaire austère, le ministère a décidé de prendre l’argent là où il estime qu’il ne sert à rien, c’est-à-dire dans les réserves des établissements.

Attention : seules les plus grosses réserves, correspondant à des fonds de roulement de plus de 65 jours, seront ponctionnées ; et le niveau de la ponction sera adaptée, selon que l’université a projeté de faire ou non des investissements, afin d’encourager une "culture de l'investissement" dans l'enseignement supérieur.

Qui sera touché en Picardie ?


L’UTC de Compiègne sera impactée : 2 millions d’euros seront prélevés. Ce ne sera pas le cas de l’Université Picardie Jules Verne (UPJV), dont la réserve est trop mince.

A noter que nos voisins du Nord-Pas-de-Calais seront les plus ciblés de France. A elle seule, l’université d’Artois (Arras, Pas-de-Calais) fournira un quart de la somme ponctionnée, soit plus de 24 millions d'euros. L'Université d'Artois affichait un fonds de roulement de 161 jours et "n'avait pas de projet d'investissement qui lui permettrait d'utiliser cette ressource", fait-on valoir au ministère. L’Université de Lille 2 devra quant à elle verser 8,75 millions d'euros.

Qu’en disent les universités ?


"On leur dit que c'est inepte", déplore Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d'université (CPU), pour qui on ponctionne "les universités les plus vertueuses". "L'année prochaine, c'est 300 millions qu'il va falloir trouver, on ne sait pas comment". De plus, la notification des dotations de l’Etat a plusieurs mois de retard. "Ça nous enlève une visibilité, ça nous empêche de faire un budget sincère", estime le président de la CPU.

Plus mesurée, la première vice-présidente de l’UPJV, Sophie Changeur, admet que l’"on peut comprendre qu’il y ait un prélèvement pour des raisons d’équité, car le gouvernement estime que, rendues à un certain niveau, ces réserves ne se justifient pas". Mais elle regrette que cette logique ne s’applique pas aux emplois : "On a parfois des déficits en emplois, or le gouvernement ne re-répartit pas les emplois, seulement l’argent. Du coup, la question de savoir si cette mesure se justifie… Eh bien, elle se pose."
Une autre ponction touchera tous les établissements
En s’informant sur ladite mesure, Sophie Changeur, première vice-présidente de l’Université Picardie Jules Verne, en a découvert une autre. Selon elle, la "mise en réserve" va être doublée en 2015 pour tous les établissements d’enseignement supérieur, sans exception. Il s’agit d’une somme d’argent qui est comptée dans le budget des établissements mais bloquée par le ministère. A l’UPJV, elle passera de 200.000 à 400.000 euros. Une goute d’eau dans le budget (190 millions d’euros). Mais "la partie fonctionnement-investissement de notre budget diminue depuis quelques années, souligne la vice-présidente. Alors 400.000 euros… ça finit par peser."
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