"Savoir qu'il y a quelqu'un qui est prêt à nous prendre en charge, c'est rassurant !" Des internes pour épauler les médecins dans cette maison de santé

Ils sont encore en études de médecine, mais ils occupent déjà un poste de médecin. Le statut de cette maison de santé de Dordogne lui permet de faire appel à des internes. L'objectif est de répondre à une demande pressante et peut-être de les fidéliser dans leur poste.

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La nouvelle maison de santé de Sanilhac, au sud de Périgueux, a ouvert ses portes l'été dernier. Prévue pour accueillir trois médecins généralistes, deux sages-femmes, un masseur-kinésithérapeute, un pédicure podologue, un psychologue et un infirmier, c'est une oasis dans le désert médical environnant. Ici comme ailleurs, les besoins étaient bien supérieurs au nombre de médecins disponibles. Lorsque la structure s'est installée, certains patients n'avaient pas consulté depuis plusieurs années et le carnet de rendez-vous a été rempli en quelques jours.

Étudiants à la rescousse

Les trois médecins ont rapidement été saturés. La maison médicale a donc fait appel à trois étudiants en dernière année de médecine pour épauler ses titulaires. C'est le cas de Maxime Luyillier, en 9ᵉ année, venu de la faculté de médecine de Limoges avec Estelle, elle aussi en 9ᵉ année, et Elsa, en 7ᵉ année.

Prise en charge plus rapide

Leur arrivée permet déjà de réduire les délais d'attente pour les prises de rendez-vous. Un soulagement pour cette maman d'une fillette de quatre mois "Si elle a un problème, moi, j'ai besoin de quelqu'un rapidement, et les urgences ne prennent pas rapidement." 

Au moins savoir qu'il y a quelqu'un qu'elle connaît, que moi, je connais aussi, qui est prêt à nous prendre en charge, c'est rassurant.

Une mère de famille,

patiente de la maison de santé

Un médecin comme les autres

Pour la relation de confiance qui doit s'instaurer avec le médecin, le statut d'étudiant de Maxime suscite parfois un peu d'interrogations de la part des patients. "Au tout début de la consultation, ils sont au courant que c'est un interne. Mais ils ne sont pas tout à fait au clair sur le sujet. Du coup, ils ont quelques petites questions, des appréhensions. Au fur et à mesure de la consultation, ils voient que ça se passe très bien, comme avec un médecin qui est thèsé", raconte l'interne.

À la fin de la consultation, c'est comme si on était un vrai docteur pour eux.

Maxime Luyillier,

interne en médecine en 9è année

Le statut des MSUP

Si Sanilhac peut accueillir ces internes, c'est grâce à son statut de Maison de Santé Universitaire Pluriprofessionnelle (MSUP) rattachée à la faculté de santé de Limoges. Pour obtenir la qualification de l'ARS, les MSUP doivent structurer une équipe de soins coordonnés comprenant a minima deux médecins et un professionnel paramédical et élaborer un projet de santé correspondant aux besoins et à l’offre de soins du territoire. En clair, l'établissement doit répondre à une demande sur le territoire, assurer une présence et une continuité de soins coordonnés avec des plages horaires amples, mener des actions innovantes et pouvoir encadrer les étudiants et internes qu'elle accueille.

Attirer et fidéliser les futurs médecins

Les MSUP créés en 2017 sont encore rares en France. En 2022, il n'y en avait que 39. Leur agrément est valable cinq ans. Mais l'avantage qu'elles offrent aux professionnels et aux territoires risque de faire rapidement des émules. Le docteur William Mirat, à l'origine de l'initiative de Sanilhac, y voit plusieurs avantages : apporter une réponse aux déserts médicaux, mais aussi peut-être pérenniser la présence de généralistes en Dordogne.

VIDÉO. Le sujet de France 3 Périgords - Arthur Klajnbaum & Bertrand Lasseguette ►►

durée de la vidéo : 00h01mn40s
Des internes pour épauler les médecins dans cette maison de santé de Dordogne, près de Périgueux ©France 3 Périgords - Arthur Klajnbaum & Bertrand Lasseguette

Quant à l'objectif d'assurer la continuité des soins, la maison de santé de Sanilhac est largement dans les clous : elle a prévu d'accueillir 3 000 patients à l'année, c'est deux fois plus que la moyenne nationale pour ce genre de structure.

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