Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu lundi à Calais pour constater les conditions d'accueil des migrants qui se massent dans l'espoir de passer en Grande-Bretagne, et les inciter à demander l'asile en France.
"Je ne viens pas à Calais pour faire le show, je viens pour traiter le problème humain très compliqué" des migrants, a-t-il affirmé aux représentants d'associations réunis à la sous-préfecture de la ville.
"Je suis venu trois fois, je reviendrai car je veux vérifier les conditions dans lesquelles ce que l'on fait est mis en oeuvre", a-t-il ajouté.
Le ministre avait commencé sa visite par le camp où plusieurs centaines des migrants ont installé leurs abris de fortune, généralement connu sous le nom de "new jungle", à un kilomètre environ du centre d'accueil de jour Jules Ferry, un ancien centre aéré situé à l'écart du centre-ville où les migrants peuvent prendre une douche, recharger leur portable ou se faire soigner.
Ce centre, qui a ouvert progressivement depuis le début de l'année, tourne à plein régime depuis le mois dernier. Plusieurs ONG, dont Médecins du monde, ont dénoncé ces dernières semaines à propos de la "new jungle" l'établissement d'un "Sangatte sans toit", estimant que les autorités avaient "établi volontairement un bidonville".
Demander l'asile
Elles affirment que les forces de l'ordre ont fait pression sur les migrants pour qu'ils s'installent là après avoir quitté le centre-ville. "Je viens ici parce que j'aimerais que vous demandiez l'asile", a affirmé Bernard Cazeneuve aux migrants. "C'est la meilleure chose à faire pour régler les problèmes, pas de payer des passeurs pour tenter de traverser", a-t-il ajouté, en anglais, aux migrants afghans ou érythréens installés dans ce camp.Lors d'une précédente visite en décembre, M. Cazeneuve avait déjà indiqué vouloir "sortir les demandeurs d'asile des mains des passeurs qui prélèvent une dîme qui est un véritable impôt de la mort".
Il s'est ensuite entretenu avec des responsables d'associations intervenant sur le terrain, qui leur ont fait part de leurs difficultés, avec une "montée en flèche" selon elles des demandes de repas ces derniers jours. "Nous recevons maintenant les migrants qui sont arrivés en Italie il y a trois semaines. Le problème va continuer et malheureusement je ne sais pas comment nous y ferons face", a affirmé l'un d'entre eux.
Il devait ensuite se rendre au centre de vidéoprotection municipal et au centre d'accueil de jour.