Deux hommes ont été arrêtés dimanche dans la banlieue parisienne dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien soupçonné d'un assassinat et d'un projet d'attentat en avril contre au moins une église.
##fr3r_https_disabled##Les deux hommes, nés en 1980 et 1976, ont été interpellés à Limay et Mantes-la-Jolie, deux villes voisines des Yvelines, par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) agissant sur commission rogatoire des juges d'instruction saisis de l'affaire Ghlam.
Ils ont été placés en garde à vue peu après 06H00, mesure pouvant durer jusqu'à 96 heures dans le cadre d'une enquête pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", a-t-on indiqué de source judiciaire.
Aucune information n'a été fournie à ce stade sur leur profil. Selon la chaîne d'information en continu iTélé, ils seraient soupçonnés d'avoir fourni des gilets pare-balles retrouvés dans la voiture de Ghlam.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, doit faire une déclaration à la presse en début d'après-midi.
Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien de 24 ans mis en examen et écroué depuis le 24 avril, est soupçonné de l'assassinat d'une femme, Aurélie Châtelain, à Villejuif et d'un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église de cette ville du Val-de-Marne.
Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont acquis la conviction qu'il n'avait pu agir seul, notamment pour mettre la main sur l'important arsenal nécessaire à l'exécution de son projet d'attentat jihadiste.
Instructions de Syrie
Trois personnes avaient été interpellées fin avril dans le cadre de l'enquête sur de possibles complicités, mais une seule d'entre elles, un homme soupçonné d'avoir aidé Sid Ahmed Ghlam dans son projet d'attentat, avait été mise en examen.L'ADN de cet homme, qui a nié tout projet d'attaque selon son avocat, avait été trouvé, notamment, sur un gilet pare-balles en possession de l'étudiant algérien.
Le procureur de Paris, François Molins, avait alors indiqué que Sid Ahmed Ghlam était "passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes". Il a "agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", avait-il ajouté.
Les investigations ont ainsi montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé d'une Renault Mégane volée, à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes retrouvées après son arrestation fortuite le 19 avril.
Gros arsenal
L'importance de l'arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, un gilet pare-balles - amène les enquêteurs à s'interroger sur la volonté de Sid Ahmed Ghlam d'attaquer seul ou avec des complices.
Une source policière avait rapporté peu après la tentative d'attentat avorté que l'étudiant avait exprimé sur Facebook son envie de partir en Syrie pour y mener le jihad.
Selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste vigoureusement les faits qui lui sont reprochés, notamment l'assassinat le 19 avril d'Aurélie Châtelain,
32 ans, retrouvée morte dans sa voiture.
Cette affaire intervenait moins de quatre mois après les attentats de Paris qui ont coûté la vie en janvier à 17 personnes, assassinées par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly.