Les Hauts-de-France "accélèrent", en se dotant d'une nouvelle organisation, le processus cher à Jeremy Rifkin de "troisième révolution industrielle", basée sur la convergence entre l'économie connectée et les énergies renouvelables, ont annoncé mercredi ses promoteurs.
"On se met un peu l'épée dans les reins et on accélère. On avait pris une sacrée avance (...), il faut qu'on garde une longueur d'avance" sur les autres, a déclaré le président de la région Xavier Bertrand lors d'une conférence de presse avec le patron de la Chambre de commerce et d'industrie des Hauts-de-France Philippe Hourdain.
Les deux institutions ont décidé de faire de Philippe Vasseur, par ailleurs commissaire à la réindustrialisation et la revitalisation de la région, le président de la mission Rev3 (troisième révolution industrielle). "Il fallait une personnalité qui symbolise (la Rev3). Il y croit dur comme fer depuis longtemps", a affirmé M. Bertrand, rendant hommage au passage à son prédécesseur à la tête de la Région, le socialiste Daniel Percheron, initiateur du projet Rev3.
Pour assurer son efficacité maximale au pilotage du projet, les équipes de la Région et de la CCI dédiées à Rev3 (une bonne trentaine de collaborateurs) travaillent depuis lundi sur un plateau unique, dans les locaux de la CCI. De la sorte, "on a le bras armé idéal pour agir", a estimé Xavier Bertrand. "Le travail en silos n'a plus lieu d'être", a approuvé M. Hourdain, très soucieux "que les entreprises s'approprient Rev3".
700 projets labellisés
Pour promouvoir ce grand dessein, les Hauts-de-France peuvent compter, a dit M. Vasseur également présent, sur le "formidable VRP" qu'est Jeremy Rifkin, l'économiste américain père de ce concept de l'émergence d'une nouvelle économie sans carbone. Il existe actuellement 700 projets labellisés Rev3 dans les Hauts-de-France, un nombre qui doit passer à 1.400 d'ici "fin 2018", a précisé Philippe Hourdain.
Rev3 s'organise autour de "dix grands projets structurants". Parmi eux, faire de l'A1 Paris-Lille une autoroute dotée des technologies de pointe (infrastructures numériques, rechargement électrique des véhicules), remplacer progressivement le parc ferroviaire par des trains fonctionnant à l'hydrogène. "Il faut maintenant mettre en place le calendrier et une ingénierie financière", a expliqué Philippe Vasseur.
Les promoteurs de Rev3 comptent surtout sur les fonds privés et les fonds européens. Rev3 s'appuiera aussi sur un réseau de "territoires démonstrateurs" impliquant des acteurs de terrain car il ne s'agit pas d'être "stratosphérique", a dit Xavier Bertrand.