Environ 600 personnes ont défilé samedi matin à Calais à l'appel de la mairie et des syndicats pour soutenir la compagnie maritime MyFerryLink, menacée après l'annonce de la vente des navires appartenant à Eurotunnel au concurrent DFDS.
600 manifestants ont battu le pavé samedi matin à Calais pour défendre les salariés de MyFerryLink, menacée par le désengagement d'Eurotunnel et la cession de deux de ses navires à la société maritime danoise DFDS.
Dans le cortège, plusieurs élus, dont le député Daniel Fasquelle et la maire de la Calais, Natacha Bouchart.
"C'est important que nous soyons présents aujourd'hui pour préserver et défendre ces 600 familles", a déclaré l'édile calaisienne à l'AFP, en référence aux quelque 600 employés de la Scop SeaFrance, qui servent les trois navires naviguant sous le nom de MyFerryLink.
Soutien à Myferrylink à Calais ce matin avec @NatachaBouchart pic.twitter.com/MFE68qoh4b
— Daniel Fasquelle (@DFasquelle) 27 Juin 2015
Seulement un tiers de l'effectif repris par DFDS
Mercredi, la compagnie maritime danoise DFDS Seaways avait annoncé garder 202 des quelque 600 employés de la Scop SeaFrance dans son projet de reprise de deux des trois bateaux de MyFerryLink. Le troisième, employant 120 personnes, serait conservé par Eurotunnel pour le transport de frêt.Lundi prochain, en début d'après-midi, tous les regards seront braqués vers le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer qui doit rendre sa décision sur la prorogation des contrats d'affrètement des navires par Eurotunnel à la Scop SeaFrance, qui exploite MyFerryLink. Les contrats s'arrêtent au 1er juillet minuit.
"Nous attendons cette décision avec beaucoup d'angoisse et d'impatience, nous espérons que le tribunal accordera deux mois supplémentaires pour pouvoir continuer à travailler sur ce dossier", a expliqué Mme Bouchart.
Tout au long du cortège, on pouvait lire des banderoles "Oui au pavillon français" ou des tee-shirts portant l'inscription "Je suis femme de marin, je suis MyFerryLink".
La manifestation s'est déroulée sans incident.
La Scop Sea France en résistance
"Le message est de dire aux grands patrons qui veulent abattre les emplois dans la région, qu'ils vont devoir s'attendre à une résistance", a déclaré Eric Vercoutre, le secrétaire général du Syndicat Maritime Nord, ultra majoritaire au sein de la Scop SeaFrance, en référence au PDG d'Eurotunnel Jacques Gounon."C'est un gros message d'alerte. Quand je vous dis que l'été sera chaud sur le port du Calais, s'ils continuent leurs bêtises comme cela, il sera vraiment chaud", a lancé M. Vercoutre.
Mardi, des membres de la Scop SeaFrance avaient causé d'importantes perturbations en bloquant le tunnel sous la Manche et le port de Calais, le premier de France en terme de passagers et le 2e européen, derrière Douvres.