Les présidents des deux départements n'ont pas eu la même réaction aux annonces d'Édouard Philippe.
La balle est désormais dans le camp des départements. Les députés ont voté dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 mai un amendement accordant aux présidents des conseils départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, dans le cadre de la loi mobilités.
Un an après la mise en place de la limite de vitesse à 80 km/h sur les axes secondaires, et alors que de nombreux usagers de la route ne décolèrent pas – c'était l'un des éléments déclencheurs de la crise des Gilets jaunes – le Premier ministre Édouard Philippe a concédé au micro de France Info que "si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leur responsabilité, je n'y vois aucun inconvénient."
80 km/h : Edouard Philippe ne voit "aucun inconvénient" à laisser les présidents de conseils départementaux assouplir la mesurehttps://t.co/BpJcNwXMKH pic.twitter.com/taF83vVf3r
— franceinfo (@franceinfo) 16 mai 2019
Si les automobilistes que nous avons interrogés saluent "une bonne proposition", d'autres soulignent le risque de disparités d'un territoire à un autre. "C'est compliqué, si dans certains départements y a 80, d'autres à 90, moi je préfère que ce soit uniforme pour tout le monde" estime un conducteur.
Mais qu'en pensent les présidents des deux départements nordistes ?
Dans le Nord
Interrogé jeudi, avant que soit voté l'amendement, Jean-René Lecerf, président (DVD) du Nord, avait déjà quelques idées de routes secondaires sur lesquelles il souhaitait revenir à l'ancienne limite."Il y a beaucoup de routes, notamment de l'Avesnois, du Cambrésis, de la Flandre où réellement, je ne vois pas la différence en termes de sécurité entre 80 et 90 km/h" a-t-il expliqué. "Il y a en revanche des routes dans la communauté d'agglomérations du Douaisis, par exemple, dans la communauté urbaine de Dunkerque où il faudra peut-être descendre un peu le niveau de vitesse."
Dans le Pas-de-Calais
Le président (PS) du Pas-de-Calais Jean-Claude Leroy a réagi, lui, dans un communiqué de presse dans lequel il fustige la façon de faire du gouvernement : "Je suis consterné par ce projet et une fois encore par la méthode" qui "dit de nouveau le décalage qui existe entre les discours et les actes. Les collectivités ne sont pas là pour pallier aux carences et aux erreurs de l’Etat ! Si le gouvernement s’est trompé, alors qu’il ait l’honnêteté de le dire."Sans indiquer quelles routes ou quels secteurs pourraient être concernés par un éventuel retour en arrière, le président socialiste du Pas-de-Calais indique que son approche, si la loi leur imposait cette nouvelle responsabilité, serait d'"agir de manière concertée et pragmatique en associant l’ensemble des gestionnaires du réseau mais aussi et bien évidemment les usagers aux décisions que nous prenons." Une petite saillie à l'encontre du gouvernement, qui avait été accusé il y a un an de passer outre les plaintes des automobilistes.