Devant la recrudescence des signalements, l'ARS a diffusé quelques consignes de prudence.
Les services de l'ARS ont accepté de répondre aux questions de France 3 Hauts-de-France concernant le risque de contracter une fièvre hémorragique avec syndrôme rénal (FHSR).
Vous alertez sur une augmentation des cas de FHSR dans la région : à quel point le chiffre est-il éloigné de la normale ?
Dans la région Hauts-de-France, 55 cas de FHSR ont été signalés à l’ARS depuis le début de l’année, contre 15 en 2016 et 7 en 2015.
Y a-t-il des personnes plus exposées que d'autres à ce syndrome FHSR ?
La FHSR est une maladie dûe à des virus, du genre hantavirus. Elle se transmet à l’homme par les rongeurs vivant dans les forêts, principalement le campagnol roussâtre. La contamination se fait en respirant de la poussière de bois ou de la terre contaminée par les déjections de rongeurs infectés, ou par contact avec la salive des rongeurs. Les personnes qui sont amenées à effectuer des travaux dans les bois ou à proximité, qui doivent rénover de vieux locaux par exemple, sont donc plus exposées à ce risque.
Comment savoir si on est atteint de cette maladie ?
Elle se présente comme un syndrome grippal : fièvre parfois avec frissons, maux de tête... Mais elle est accompagnée de douleurs, notamment musculaires, qui peuvent être importantes, et parfois de troubles de la vue. Il est possible d'observer des saignements discrets de gencives, ou l'apparition d'ecchymoses, sans raison apparente.
Est-ce considéré comme une maladie grave ?
La FHSR est généralement bénigne. Mais des complications peuvent survenir, au niveau hémorragique (les saignements ndlr) et rénal. Certains cas nécessitent une hospitalisation. Les premiers symptômes peuvent apparaître jusqu'à deux mois après la contamination.
Y a-t-il des premiers gestes à avoir lorsque l'on prend conscience de son état ?
En cas de fièvre et de douleurs survenant même plusieurs semaines après avoir pratiqué des activités à risque, il faut consulter rapidement un médecin en lui signalant cette activité ou le contact possible avec un rongeur ou ses déjections.
Comment se soigne ce syndrome ?
Il n'y a ni traitement spécifique ni vaccin, on traite surtout les symptômes, en prescrivant du paracétamol pour les douleurs, du repos... Quelques précautions à prendre
Dans un communiqué, l'ARS recommande :
• d'éviter les contacts directs avec les rongeurs, vivants ou morts, ou leurs excrétions ou leurs nids et porter des gants à usage unique en cas de manipulation de cadavres de rongeurs ;
• d'éviter de pénétrer dans des locaux fermés ou abandonnés en forêt ;
• de limiter l’exposition aux poussières lors du nettoyage des locaux restés longtemps fermés ou inoccupés, susceptibles d’abriter ou d’avoir abrité des rongeurs : porter un masque, aérer et asperger d’eau (ou mieux, de désinfectant ou d’eau de javel) avant de nettoyer les sols,. De préférence, utiliser l’aspirateur plutôt que le balai. Ne pas utiliser de jets d’eau à haute pression ;
• de lutter contre la présence de rongeurs : empêcher l’accès des rongeurs dans les habitations, dératiser régulièrement et éviter de les attirer (protéger les aliments, éliminer les déchets en emballages hermétiques, éliminer les abris utilisables par les rongeurs).