À Charmes dans l'Aisne, le dépôt de cars scolaires alimente désormais écoles et bâtiments publics en électricité

Le nouveau bâtiment est recouvert de panneaux photovoltaïques produisant de l'électricité. Une production directement déduite de la consommation d'une dizaine de bâtiments publics situés dans un périmètre de 2 km.

Le site est flambant neuf. Depuis peu, il accueille dans les meilleures conditions les 32 cars scolaires destinés à 3 000 élèves de la Communauté d'agglomération de Chauny-Tergnier-La Fère. Auparavant, les véhicules stationnaient dans la cour d'un bâtiment industriel et leurs conducteurs ne disposaient que d'un bungalow. Un plus évident pour le réseau de transport, mais l'intérêt de ce nouvel équipement est encore plus large.

Fruit d'une conception à la pointe en matière de respect de l'environnement dans de nombreux domaines, notamment celui de l'eau, il dispose de vastes ombrières recouvertes de panneaux photovoltaïques. Depuis quelques temps, elles produisent de l'électricité à un niveau de 100 Méga Watt/h annuels minimum.

Le principe de l'autoconsommation collective

Cette électricité aurait pu être simplement injectée dans le réseau et revendue, mais la volonté des élus était autre. "On voulait s'intégrer dans une démarche de développement durable. Il a été décidé de faire de l'autoconsommation collective dans un rayon de 2 km", explique Pierre Caurier, le directeur général des services de la Communauté d'Agglomération.

Ce principe dit "d'autoconsommation collective" permet de faire diminuer la facture d'électricité d'une dizaine de bâtiments publics situés dans le périmètre défini. Parmi eux, des locaux d'archives, plusieurs écoles, un espace France service ou un service d'aide à domicile. Grâce à un partenariat avec Enedis, l'électricité produite par les panneaux solaires est déduite automatiquement de leur consommation.

"Dès que ça produit, Linky calcule et c'est une déduction immédiate sur la facture quand on utilise l'électricité en journée", explique Thierry Boutilly, directeur des services techniques de la Communauté d'agglomération, tout en suivant en temps réel sur internet le niveau de production des panneaux.

Une réalisation qui tombe à pic

"C'est de l'électricité gratuite et verte" se félicite Pierre Caurier. D'autant que l'opération tombe à point nommé dans le contexte d'explosion des coûts de l'énergie, notamment pour les collectivités. "On avait anticipé. Ça tombe très bien dans le contexte actuel", complète Thierry Boutilly.

Bien sûr la météo et la saison impactent beaucoup le niveau de production qui baisse en hiver, mais un contrat sur 7 ans est prévu pour vérifier que les performances globales du site sont bien atteintes.

La réalisation dépasse 2,9 millions d'euros H.T. pour la Communauté d'agglomération. "C'est un investissement bien sûr, mais il y a forcément une rentabilité économique à long terme", estime Pierre Caurier. D'ailleurs pour aller au bout de son idée, la collectivité envisage une seconde étape. Si tout va bien, le dépôt pourrait accueillir rapidement des panneaux solaires supplémentaires. Cela permettrait de multiplier la production d'électricité par 5 et de prendre en compte la consommation de nouveaux bâtiments comme des stations d'épuration, d'autres écoles et équipements. "Nous avons demandé une dérogation au ministère pour étendre l'autoconsommation à un rayon de 20 Km. Nous attendons le retour", explique Pierre Caurier. Un bon moyen d'alléger encore la facture d'électricité dans une période de recherche d'économies tous azimuts.

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