À Montaigu, un café installé dans un presbytère permet la restauration de l'église et la redynamisation de la commune

Il aura fallu plusieurs dizaines d'années pour qu'un café s'installe de nouveau dans la commune de Montaigu. Depuis son ouverture, le 14 octobre dernier, le lieu, situé dans un ancien presbytère, ne se vide pas de sa clientèle.

Cela faisait plusieurs dizaines d'années qu'un point de rencontre et de convivialité n'avait pas vu le jour à Montaigu dans l'Aisne. Dans ce village de 770 habitants, l'ouverture d'un café gîte le 14 octobre au sein du presbytère permet à la fois de revitaliser le village et de participer à la restauration de l'église, frappée d'un arrêté de péril.

"Le projet a été mis en place en septembre de l'année dernière donc je me suis positionné pour reprendre cet établissement et ça s'est fait naturellement", explique Arnaud Witkowski, gérant du bar, qui en possède un autre à quelques kilomètres de Montaigu. Mais "c'est une cave à bière avec un bar" alors qu'ici "on est sur un bar pur avec de la petite restauration".

Un dépôt de pain, un point Poste et un service d'épicerie

Ce lieu a vocation à grandir dans les semaines et les mois à venir. "On a déjà un dépôt de pain qui est présent, le point Poste va arriver incessamment sous peu aux alentours du 15 novembre" car "c'est la partie qui nous manque actuellement". Il envisage aussi d'accueillir la Française des jeux, "l'agrément c'est entre 90 et 100 jours pour l'obtenir, donc je pense qu'en 2023, ce sera en place."

Il y aura également un service d'épicerie "limité sur tous les produits secs, on ne va pas s'aventurer dans du frais, je ne veux pas devenir l'Intermarché du village", ironise-t-il. En somme, ce lieu devient petit à petit un point névralgique au sein du village qui permet d'apporter tous les services qui manquent à la commune.

À l'arrivée de ce café gîte, les réactions positives n'ont pas attendu pour se faire entendre : "ça permet de redynamiser le village", lance une habitante tandis qu'un autre pointe le "réel besoin de service" qui est enfin assouvi.

"C'était une attente dans la commune", poursuit Arnaud Witowski. En effet, la boulangerie a fermé cet été et au niveau des commerces, il n'y avait plus de bar depuis un on moment. "La date, je ne la connais pas, mais ça fait une paire d'années qu'il n'y en a plus du tout dans la commune, donc ça va permettre de la faire revivre".

Par la suite, on envisagera des soirées à thème ainsi que des petits concerts parce que l’extérieur s’y prête. Mais là, on entre dans une période d’automne et d’hiver avec des journées assez courtes. Donc on prévoit ça pour fin d’hiver, début du printemps.

Arnaud Witkowski, gérant du bar

Réhabiliter l'église

Arrivée il y a deux ans, la nouvelle équipe municipale a été alertée de l'état de quasi-péril de l'église par un courrier de l'Association des Bâtiments de France. Ils ont été convoqués en urgence "et ils nous ont expliqué que l'église nécessitait des travaux de restauration urgents, notamment au niveau des noues qui étaient très endommagées et la toiture qui risquait de s'effondrer d'un moment à l'autre", explique Caroline Mitouart, maire (Divers) de Montaigu.

Ils ont alors entrepris dans un premier temps des travaux de rénovation d'urgence sur les noues, ont décidé de fermer l'église et de contacter une société d'ingénierie pour entreprendre le dossier de restauration. Le problème s'est posé au niveau du budget communal. "On a pensé à redynamiser l'espace autour de l'église, d'où l'idée d'ouvrir ce café gîte", ajoute-t-elle.

C’est beaucoup d’argent public. Donc si c’est pour avoir un lieu de culte ouvert dix fois par an, on s’est dit que c’était un peu dommage. L’idée c’est de la faire revivre une fois qu’elle est restaurée.

Caroline Mitouart, maire de Montaigu

Car même si le lieu sera toujours réservé au culte, la mairie espère pouvoir y organiser des concerts, des expositions de peinture, des pièces de théâtre et "même des brocantes ou des marchés à l'intérieur".

En somme, l'idée est de créer du lien social au sein même du village car en deux ans au sein de la mairie, la maire regrette de ne jamais avoir vu certains habitants. Heureusement, en deux semaines d'ouverture, le problème semble avoir été résolu. Mission accomplie.