Jeudi 1er juillet, Willy Bardon a été condamné en appel à 30 ans de réclusion pour enlèvement, séquestration, viol en réunion suivi de la mort et du meurtre d'Élodie Kulik. En première instance il n'avait pas été condamné pour meurtre.
Quand Jacky Kulik sort de la salle d'audience, les larmes aux yeux, il pousse un "ouf !" de soulagement. Jeudi 1er juillet, Willy Bardon a été reconnu coupable par la cour d'Assises de Douai d'enlèvement, séquestration, viol en réunion suivi de la mort et du meurtre d'Élodie Kulik le 11 janvier 2002 à Tertry, près de Péronne. Il a été condamné en appel à 30 ans de réclusion criminelle. C'est la peine qu'avait requis l'avocate générale mercredi 30 juin.
Plus de 5 heures de délibération
"À toutes les questions, la cour à répondu oui à la majorité", a sobrement déclaré la présidente après plus de 5 heures de délibération. "Ca va faire près de 20 ans que j’attendais ce procès, soupire Jacky Kulik, le père d'Elodie. Le résultat me satisfait même si j’aurais préféré ne jamais être là. Maintenant ça sera à lui de payer. Parce que les quelques années de détention qu’il fera ne me ramèneront jamais ma fille".
Willy Bardon demande un pourvoi en cassation
"Nous avons eu un dépaysement de façade, déclare Me Gabriel Dumesnil, avocat de Willy Bardon. Nous sommes venus à Douai. Ce qu’on peut constater c’est que l’émotion a pris le pas sur le droit. Alors que la défense préparait un renvoi depuis un certain nombre de temps, pour pouvoir se préparer, elle n’a pas été entendue. Ce qu’on peut constater c’est que la cour a été complètement aveugle à toutes les suppliques de la défense".
À l'annonce de la peine, l'Axonais de 46 ans a rapidement été évacué par son escorte policière, laissant sa compagne en pleurs, recroquevillée sur sa chaise. Tout ceci pour éviter l'accident qui avait eu lieu le 6 décembe 2019 à Amiens lors du jugement en première instance. Quant à l'énoncé du verdict (30 ans de réclusion criminelle pour enlèvement, séquestration suivis de mort et du viol d'Elodie Kulik), Willy Bardon avait tenté de se suicider à l'aide d'un pesticide mortel.
"Monsieur Bardon reste combatif, monsieur Bardon vient de se pourvoir en cassation sur l’intégralité des dispositions de l’arrêt civil et pénal. Le combat continue", assure-t-il avant de laisser la parole à Stéphane Daquo, avocat lui aussi de Willy Bardon. "On entend faire en sorte qu’on puisse enfin être écouté dans ce combat extrêmement difficile, où il y a quelque chose qui est de l’ordre de l’émotion et qui est extrêmement difficile à combattre. Et je crois que c’est ce qui pose une difficulté dans ce dossier", dénonce-t-il.
Condamnation pour meurtre
"Vous avez vu qu'à Douai comme à Amiens, il n’a réussi à tromper personne. On sait bien que c’est lui. Contrairement à ce qui a été fait à Amiens, il a été condamné pour viol et pour meurtre cette fois-ci. Donc c’est pas rien", souligne Jacky Kulik. Car si en première instance Willy Bardon n'avait pas été condamné pour meurtre, la cour d'Assises de Douai a quant à elle condamné Willy Bardon pour le meurtre d'Elodie Kulik.
"Nous n’avons pas les motivations, mais c’est une scène unique de violence, l’objet de l’enlèvement d’Elodie Kulik c’était le viol, il s’en est suivi un meurtre, puisqu’on a retrouvé son corps dans les conditions que vous connaissez. Donc le verdict de la cour d’Assises du Nord nous semble justifié. Nous aurons les motivations dans le détail, dans les jours qui viennent", a déclaré de son côté Me Didier Saban, avocat de Jacky Kulik.
"C’est la fin de mon combat"
Concernant la demande de pourvoi en cassation, "c’est parfaitement son droit, nous ne connaissons pas les arguments qu’elle fera valoir. À chacun de ses arguments la cour a répondu, nous n’avons pas vu de motif de cassation, maintenant, c’est parfaitement le droit de la défense de le faire", répond l'avocat de Jacky Kulik.
Après plus de 20 ans à se battre depuis le décès de sa fille, Jacky Kulik l'a reconnu : "C’est la fin de mon combat". L'avocat de Willy Bardon l'a annoncé, son client se pourvoi en cassation.
