La Cour de cassation a confirmé ce mercredi 30 novembre 2022 la condamnation de Willy Bardon en appel à 30 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d'Elodie Kulik en 2002. La défense devrait former un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
C'est une décision qui était très attendue. Ce mercredi 30 novembre, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Willy Bardon. Elle confirme ainsi la condamnation en appel de l'homme de 48 ans à 30 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d'Elodie Kulik en 2002.
Depuis son arrestation en 2013, Willy Bardon clame son innocence. Condamné en première instance à 30 ans de réclusion pour enlèvement, séquestration suivis de mort et viol, il avait tenté de se suicider à l'énoncé du verdict. En appel, en juillet 2021 à Douai, il a été condamné à la même peine, la cour l'estimant également coupable de "meurtre".
Les faits
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002, Elodie Kulik, qui avait été enlevée dans sa voiture après un accident inexpliqué dans la Somme, avait réussi à appeler brièvement les pompiers, laissant un enregistrement glaçant où ses cris se mêlent à deux voix d'hommes. Elle avait été violée, tuée et brûlée dans un champ, à six kilomètres de là.
L'enquête avait d'abord piétiné dix ans, jusqu'à l'identification d'un suspect, Grégory Wiart. Mais l'homme est mort depuis. Cependant en fouillant son cercle proche, l'enquête met en cause Willy Bardon, reconnu par plusieurs témoins sur l'enregistrement sonore.
Les avocats de la défense s'étaient pourvus en cassation car ils dénonçaient la décision de la cour d'appel de Douai. Ils ont soulevé plusieurs problèmes de forme, notamment dans les motivations écrites de la cour d'appel du Nord, les estimant "floues". L'enregistrement ne concernant que l'enlèvement, "on ne comprend pas pourquoi Willy Bardon est condamné sur le viol et le meurtre", alors "qu'aucune preuve" ne le relie à cette "deuxième scène", explique Me Gabriel Duménil. La cour "ne parvient pas à expliquer" pourquoi le crime "forme selon elle un tout".
Dans l'arrêt de la cour de cassation consulté par l'AFP, la juridiction juge au contraire que la cour d'assises "a justifié sa décision sans encourir le grief allégué". "La procédure est régulière et la peine a été légalement appliquée", tranche-t-elle.
"C'est une immense déception. [...] Je suis aux côtés de Willy Bardon depuis dix ans, il m’a toujours clamé son innocence. [...] J'entends être à ses côtés pour aller jusqu’au bout", a réagi à notre micro Me Daquo. Les avocats de Willy Bardon ont annoncé leur intention de former un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Avec AFP.