Le secteur forestier peine aujourd'hui à recruter en raison de la pénibilité du travail. En transmettant une partie de son travail, l'ONF espère redonner une image positive de leurs activités, intéresser les jeunes au métier et susciter des vocations.
Des postes à pourvoir dans le secteur forestier, ce n'est pas ce qui manque. Pourtant, la profession peine à trouver des candidats en raison principalement de la pénibilité du travail.
Transmettre un savoir-faire
Prenant le problème à bras le corps, l'ONF a organisé ce lundi, une plantation d'arbres avec des jeunes du lycée d'Airion, dans le cadre d'une convention. Les agents forestiers ont ainsi pu transmettre une partie de leur savoir-faire et espèrent intéresser les jeunes à leurs métiers.
Ce jour-là, les élèves sont accueillis par Maxime Pavis. Ce technicien forestier gère 900 hectares dans le secteur de Fleury, dans la forêt de Retz. "On a pris une parcelle plate, facile d'accès où je peux voir tous les élèves. Ça me permet de les sensibliser à la forêt, de les confronter au milieu professionnel", explique le technicien. "Le groupe est très motivé aujourd'hui. Ils ont planté 500 arbres en l'espace de 4h", se réjouit-il.
Chaque année, l'ONF programme de nombreuses coupes et plantations. Cette dernière campagne se déroule de novembre 2019 à début mars 2020.
Un métier exigeant
Dans le secteur de Fleury, le sol a été préparé au préalable. 8000 arbres vont être plantés, répartis sur deux parcelles, essentiellement des chênes sessiles et des hêtres. "C'est la dernière année où on plante des hêtres. Avec le réchauffement climatique, ils migreront vers les pays scandinaves. Les plants mis aujourd'hui, on les récoltera dans 120, 140 ans, soit dans 3 générations. On n'a pas de boule de cristal. Rien ne dit que les chênes vont résister mais on pense que les hêtres ne tiendront pas plus de 100 ans et devront migrer vers les pays nordiques", explique Maxime Pavis.
Au-delà de toutes ces connaissances de la forêt, c'est aussi la réalité d'une profession que les élèves découvrent ici. Pour embrasser la profession, il faut faire preuve d'aptitudes physiques, d'une bonne connaissance de la forêt et d'un bon équilibre. "On travaille beaucoup en équipes mais 50% de notre temps, on travaille seul. Il faut le supporter", souligne le technicien. Je le dis aux jeunes, c'est un métier physique, très exigeant. On le fait par passion. On ne le fait pas pour l'argent".
Manque de main d'oeuvre
Résultat : peu de jeunes suivent cette formation professionnelle. Le manque de main d'oeuvre est flagrant en particulier chez les bûcherons et les ouvriers, notamment pour les travaux de plantation de dégagement. "C'est celui qui retire la végétation concurrente, par exemple les ronces ou les genêts, pour faire ressortir des plants de qualité qui ont de la valeur, explique Romain Lavaupot, chef d'équipe à l'ONF. Il y a aussi les travaux de dépressage. Par exemple dans le chêne, on va réduire la densité de chêne pour sélectionner les plus belles tiges".
Autre facteur expliquant le manque de candidats : le salaire. "Les jeunes pensent qu'ils vont avoir beaucoup plus alors qu'on gagne à peine plus que le smic" avoue le chef d'équipe.
En attendant, les lycéens font preuve de motivation. Ils reviendront mercredi pour pousuivre leur mission. 1000 à 1200 potets attendent d'être comblés sur une autre parcelle.