Juste avant la rentrée des classes, un collectif de parents d'enfants autistes de l'Aisne a mis en ligne une parodie de la chanson et du clip Basique du rappeur Orelsan. Le but : démonter les préjugés sur l'autisme et revendiquer une meilleure prise en charge.
Tout est parti en voyant la vidéo de certains personnels du CHU de Toulouse publiée sur Youtube : pour faire connaître leurs revendications concernant de meilleures conditions de travail, ces soignants avaient détourné la chanson "Basique" d'Orelsan et son clip. Le tout avait été mis en ligne mi-juin.
Véronique Leturque, Axonaise et maman d'un garçon autiste de 7 ans, a eu l'idée de faire la même chose pour démonter les préjugés autour de l'autisme.
Lancé fin juin, le projet s'est concrétisé rapidement. La chanson a été réécrite et enregistrée début juillet et le clip tourné le 14 du même mois au pied des remparts de Laon dans l'Aisne. 38 parents et enfants, entre 5 et 16 ans, ont répondu à l'appel de Véronique, soutenu par le collectif de parents Parents Unis TSA 02 et de l'association Aspie-rations.
Certains enfants ont participé à l'enregistrement du clip : ceux qui le pouvaient ont choisi les panneaux qu'ils voulaient montrer. Meilleur accompagnement, aides à la scolarisation, origine de l'autisme, remboursement des soins par la Sécurité sociale...Toutes les idées reçues et revendications y passent.
Le clip a été mis en ligne dans la nuit du vendredi 30 août au samedi 1er septembre. En trois jours, il a déjà vu près de 4.000 fois sur Youtube.
Véronique Leturque, maman d'un enfant autisteOn veut faire changer le regard de la société sur nos enfants
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est l'information selon laquelle la moitié des assistants(es) de vie scolaire (AVS) allait être supprimée dans l'Aisne et remplacé pour seulement une petite partie par des contrats d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
"On veut faire changer le regard de la société sur nos enfants, explique Véronique. C'est pour ça qu'on les a mis en avant. On leur a demandé leur avis, on ne les a pas forcés. Certains y ont pris un grand plaisir. Pour d'autres, c'était plus compliqué ,mais ils ont compris l'enjeu et ont pris sur eux parce qu'ils savaient que c'était important."
Le collectif espère également que leur clip sera également vu par des décideurs qui s'empareront du problème de l'autisme en France.