Champagne : les vendanges pourraient commencer dès la fin août dans le sud de l'Aisne

Les fortes chaleurs de cet été font déjà mûrir les raisins dans le sud de l'Aisne. Les vendanges pourraient se dérouler dès la fin août, soit deux à trois semaines plus tôt que d'habitude.

Le changement climatique se manifeste dans tous les domaines, mais l'agriculture fait partie des secteurs en première ligne. Risques de gel en hiver, épisodes de grêle au printemps, sécheresse en été… De nombreuses cultures sont mises à l'épreuve et les agriculteurs n'ont de cesse de surveiller et chercher des solutions pour s'adapter aux conditions climatiques de plus en plus incertaines.

Des raisins mûrs plus tôt

Pour les producteurs de champagne, la vigilance est de mise tout au long de l'année. Dans le sud de l'Aisne, qui concentre 10% de la production mondiale de champagne, les viticulteurs constatent que les vendanges, qui débutent traditionnellement à la mi-septembre, se font de plus en plus tôt. Cette année, elles pourraient avoir trois semaines d'avance. "Mes parents de temps en temps commençaient les vendanges début octobre, se souvient Éric Lévêque, viticulteur à Barzy-sur-Marne. Nous, on est une génération qui commence les vendanges parfois fin août. Ça n'a pas d'incidence sur la qualité du champagne, mais ça nous arrive de plus en plus souvent de vendanger plus tôt."

C'est grâce au réfractomètre, un appareil qui permet de déterminer la quantité de sucre présent dans les grains de raisin, qu'Éric peut déterminer la date optimale pour débuter les vendanges. Sur ses vignes, on voit déjà ici et là des grains bien colorés. Un mûrissement dû aux fortes chaleurs de ces dernières semaines. "Il nous faut du soleil pour faire mûrir les raisins et faire pousser la vigne, rappelle-t-il. La vigne est capable de résister à la chaleur parce que les racines s'enfoncent profondément dans le sol pour aller chercher l'eau préservée dans le calcaire."

Encore quelques semaines d'incertitude

Si les vagues de chaleur n'inquiètent pas le viticulteur pour le moment, il reste sur ses gardes pour les semaines à venir. "Il faudrait encore quelques jours de pluie, tout doucement, sans orage, pour que la vigne retrouve sa vigueur sur certains secteurs. C'est une bonne année, mais tant que les premiers coups de sécateurs ne sont pas donnés, on n'est pas à l'abri d'un orage de grêle. Le raisin est comme tous les fruits : plus il contient de sucre, plus il devient fragile, et s'il pleut trop, ça peut vite dégénérer et pourrir."

"Toute la filière s'adapte au changement climatique"

À une vingtaine de kilomètres de là, à Chézy-sur-Marne, Élizabeth Gerbaux fait le même constat. Les vendanges démarreront tôt, mais le raisin devrait être de bonne qualité. "Ça se présente bien, assure-t-elle. Malheureusement nous avons été touchés par la grêle en juin dernier, on a eu du mal à tailler les vignes, mais elles sont reparties, et aujourd'hui on a de belles grappes. On va avoir moins de rendement que d'habitude, mais ça va aller."

Comme tous les agriculteurs, elle sait que le dérèglement climatique risque de l'obliger à changer ses méthodes de travail. "Toute la filière s'adapte au changement climatique. On visite nos parcelles tout le temps, on essaie de voir ce qu'on peut faire comme taille pour les feuillages, pour que la vigne soit dans les meilleures conditions. On surveille plus qu'avant."

L'incertitude sur la météo des prochaines semaines ne semblent en tout cas pas faire perdre le sourire aux viticulteurs. Cette année, ils ont déjà une chance : le mildiou, qui avait fait des dégâts sur les vignes l'été dernier, n'a pas fait son retour cette année. 

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