Depuis le 24 mars, l'entreprise MJ Conditionnement à Hartennes-et-Taux dans l'Aisne a cessé son activité première pour fabriquer du gel hydroalcoolique. Du gel à destination des hôpitaux et des professionnels de santé du département.
"Quand j'ai vu les prix de vente pratiqués par certains, je me suis dit que ce n'était pas convenable vu la situation." Au téléphone, Olivier Jacob a de la fierté dans la voix quand il explique pourquoi il a décidé de fabriquer du gel hydroalcoolique dans son entreprise d'Hartennes-et-Taux au sud de Soissons dans l'Aisne.
En temps ordinaire, MJ Conditionnement fabrique des produits pour aérosols et les remplit. Des aérosols de parfum d'intérieur, de cirage mais aussi de produits d'hygiène pour la maison. Mais depuis une dizaine de jours, la petite entreprise de 11 salariés a réorganisé ses lignes de production pour fabriquer du gel hydralcoolique. "C'est moins automatisé que ce qu'on fait habituellement, reconnaît Olivier Jacob, surtout pour le conditionnement. On conditionne le gel dans des bidons de 5 litres. Rien à voir avec les aérosols. Mais sinon, c'est une production assez proche de notre activité première. Nous avions juste besoin d'un agrément pour être conformes à la réglementation. Et la DREAL a joué le jeu et nous l'a donné très rapidement".
Les composants du gel hydroalcoolique sont en effet les mêmes que ceux utilisés pour les produits pour aérosols. "On a facilement accès à ces substances via nos fournisseurs habituels. Et ils ont été rapides à nous fournir en priorité", explique Olivier Jacob. Lundi 23 mars, les premiers bidons ont été livrés. Au total, les hôpitaux de Soissons et de Saint-Quentin sont venus chercher à l'usine 4000 litres."Ils les ont répartis ensuite entre tous les hôpitaux du département, selon Olivier Jacob. On va élargir aux infirmières libérales et entreprises de pompes funèbres. Le but, ce n'est pas de faire du bénéfice sur le gel hydroalcoolique : on le vend à un prix qui nous permet de payer les matières premières qu'on achète déjà à bas prix et le travail des salariés. On veut juste dépanner le personnel soignant."
Un changement qui a tout de suite trouvé un écho parmi les salariés : "tout le monde était ok pour mettre le paquet sur le gel pour livrer le hôpitaux. Ils viennent travailler tous les jours parce qu'ils savent qu'on a besoin de nous, commente Olivier Jacob. Et je suis très fier de mon équipe parce qu'ils sont extrêmement courageux".
Prochaine livraison prévue début avril : 1000 litres au centre hospitalier de Saint-Quentin.