Crise à Tereos : le vice-président sortant élu à la tête du conseil de surveillance

Le conseil de surveillance de Tereos, premier groupe sucrier français aux prises depuis deux ans avec une grave crise de gouvernance, a élu à sa tête jeudi Jean-Charles Lefebvre, vice-président sortant, a annoncé Tereos dans un communiqué.

"Le conseil de surveillance de Tereos, réuni le jeudi 27 juin 2019, à Moussy-le-Vieux, a élu Jean-Charles Lefebvre, précédemment vice-président, comme président du conseil de surveillance", a annoncé Tereos dans ce communiqué.

Brice Bijot, "membre du conseil depuis la création de la coopérative unique - a été élu comme vice-président du conseil de surveillance", ajoute Tereos.

"Le conseil de surveillance souhaite souligner sa volonté commune de travailler ensemble dans l'intérêt des 12.000 associés coopérateurs et des 25.000 salariés", indique Tereos dans ce communiqué.
Après deux ans de bras de fer avec une partie de ses coopérateurs, hostiles à la stratégie de diversification du groupe et critiques quant à l'endettement de la coopérative, la direction du deuxième sucrier mondial (marque Béghin Say) avait estimé mercredi, après le vote de ses 181 conseillers de région, avoir obtenu un conseil de surveillance acquis à sa stratégie.

Mercredi, le président sortant du conseil, François Leroux, et le chef de file de ses opposants, Gérard Clay, qui s'était présenté face à lui l'an dernier, n'avaient néanmoins pas été réélus au conseil, se trouvant ainsi écartés de la course finale à la présidence.

Tereos avait indiqué que la majorité des membres élus, 17 sur 24, "soutient la stratégie décidée par le précédent conseil et mise en oeuvre par le directoire". Le détail du vote de jeudi n'a cependant pas été dévoilé.
 

Des hommes issus de régions favorables à la direction

Jean-Charles Lefebvre, 55 ans, est agriculteur à Noyales (Aisne) et produit exclusivement de la betterave. Brice Bijot, 58 ans, produit de la betterave et de la luzerne.

Tous deux sont issus de régions de production favorables à la direction sortante du conseil de surveillance. Les frondeurs ne souhaitaient pas s'exprimer dans l'immédiat. Regroupés sous la bannière de l'Association de défense des coopérateurs de Tereos (ADCT), ils avaient tenté sans succès de provoquer une révocation anticipée du conseil de surveillance.

Trois d'entre eux avaient été exclus de la coopérative, avant d'être réintégrés par la justice. La direction leur reprochait de dénigrer publiquement le groupe.

Confrontée, comme l'ensemble du secteur, à un effondrement des cours du sucre, la direction de Tereos a vu sa stratégie financière contestée depuis deux ans par une partie de ses 12.000 coopérateurs (producteurs de betteraves à sucre).

Le conseil de surveillance est chargé de valider les grands arbitrages financiers et la stratégie du groupe, proposés par le directoire.

Les frondeurs souhaitaient oeuvrer au désendettement du groupe, notamment en cédant les filiales déficitaires.

Tereos a annoncé mi-juin une perte nette multipliée par dix en 2018-19, s'élevant à 242 millions d'euros avec une dette nette de 2,5 milliards d'euros fin mars, contre 2,35 milliards un an plus tôt.
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