À partir de septembre, 15 communes de l'Aisne mettent en place des petits-déjeuners gratuits à l'école. Le dispositif est financé par l'Etat.
À Laon, tous les enfants commenceront les cours le ventre plein à compter de la rentrée. "Si ça peut permettre à tout le monde d'être sur le même pied d'égalité, c'est super", se réjouit Claudia Mathieu, l'adjointe en charge de l'éducation et de la jeunesse.
Des petits-déjeuners "équilibrés et variés" seront servis gratuitement tous les matins dans les 13 écoles maternelles de Laon. La ville a décidé de rejoindre le dispositif mis en place par l'État afin de lutter contre la pauvreté et d'éduquer les enfants à la bonne alimentation. Une aide financière de 1,30 euro par enfant et par jour est versée. "C'est une énorme avancée. C'est très important d'aller en classe avec le ventre plein. Les enfants sont plus concentrés. Et puis, l'idée c'est aussi qu'il y ait un projet pédagogique de nutrition", indique l'élue.
5 600 élèves concernés dans l'Aisne
Dans le département de l'Aisne, 15 communes ont adhéré à ce dispositif pour la rentrée 2021, contre 6 en 2020. Au total, 5 600 élèves pourront bénéficier de ces collations pendant un an. Ils étaient 650 en 2020. La facture s'élève à 734 000 euros pour l'année scolaire 2021-2022.
La commune de Festieux, qui compte un peu moins de 700 habitants, a, elle aussi, choisi de se lancer dans l'aventure. "L'école a toujours été le point central du village. On a même ouvert une classe en milieu rural, c'est assez rare. Donc pour nous, cette opération est une bonne idée", explique Benoît Buvry, le maire. Au total, 85 enfants âgés de 3 à 11 ans en bénéficieront.
Là aussi, l'aide de l'État, à hauteur d'1,30 euro par enfant et par jour, est indispensable. "A priori, nous ne sommes pas perdants. Cela suffit pour payer la main d'œuvre supplémentaire et les aliments. Ça demande juste beaucoup d'organisation en interne." En effet, tous les plannings ont dû être réaménagés. "On a allongé les temps de travail. Tous les matins, il faut gérer les livraisons, aller chercher les commandes, faire la préparation, le service puis le nettoyage. On a rajouté 10 heures par semaine à notre personnel. C'est bien car ça crée de l'emploi", se réjouit le premier édile.
La mairie va elle-même composer les repas et a choisi de travailler avec des acteurs locaux : "L'idée, c'est de privilégier les circuits courts. On va prendre les fruits à l'agriculteur du coin, le fromage chez le fromager... On va éviter les emballages individuels."
Intégrer le petit-déjeuner au programme scolaire
Pour les élèves en petite et moyenne sections, le petit-déjeuner sera pris directement en classe. "La découverte des aliments, les repas... Ça fait partie intégrante de leurs compétences à acquérir. Ils mangeront donc en classe avec leur enseignant", détaille Benoît Buvry, maire et ancien professeur.
Les autres enfants, plus âgés, prendront la collation avant les cours : "C'est aussi un moment de détente. Généralement, les parents amènent les enfants à la dernière seconde. Là, ça leur laissera un peu de temps." L'expérimentation commencera dans toutes les écoles de l'Aisne vers la mi-septembre et durera, a minima, une année scolaire.