L' hebdomadaire avait été lancé le 22 mai 2014. Jeudi 24 mars, le tribunal de commerce de Soissons a placé en liquidation judiciaire. La société axonaise de presse, éditrice du journal. L'axonais employait 5 journalistes et une commerciale.
Les ventes étaient trop limitées pour permettre au journal de continuer. Sur sa page Facebook, la rédaction de l'Axonais s'est fendue samedi 26 mars d'un bref communiqué : "il n'y aura donc pas de numéro 411, ni dans les kiosques, ni dans les boîtes aux lettres".
Le journal, qui occupait une place à part dans le paysage médiatique du département de l'Aisne, cesse son activité. Faits divers, querelles d'élus et problèmes non résolus par les autorités compétentes, l'Axonais, qui employait 5 journalistes et une commerciale à Soissons, avait son ton et dénotait. Guillaume Grasset, le rédacteur en chef du titre, indique que les ventes avoisinaient les 3 000 numéros par mois. Un chiffre qui s'était stabilisé mais ne permettait pas à l'hebdomadaire de poursuivre son activité. La crise sanitaire a fragilisé le journal en réduisant encore les ressources publicitaires de l'Axonais. Vincent Di Grande, le journaliste web de la rédaction, s'attendait pour sa part à cet épilogue "depuis environ 6 mois". Vincent Gérard, le fondateur et directeur de l'Axonais, ajoute que les dettes s'élevaient à 250 000 euros.
Je m'étonne que le tribunal ordonne la liquidation judiciaire alors que l'activité pendant 5 semaines supplémentaires aurait permis de chercher des solutions de reprise
Vincent GérardDirecteur et actionnaire majoritaire de l'Axonais
Pour celui qui a lancé l'Axonais il y a maintenant 8 ans, la décision du tribunal de commerce n'était pourtant pas évidente. "Des journalistes avaient proposé une offre de reprise en maintenant 3 postes à la rédaction et deux autres repreneurs se sont d'ores et déjà manifestés auprès du liquidateur". Vincent Gérard, qui reste aujourd'hui directeur de Oise Hebdo, regrette aussi que les collectivités locales "préfèrent manifestement payer pour leurs annonces légales des diffuseurs qui n'emploient personne dans le département". Soulignant ainsi un défaut de recettes supplémentaires dans une conjoncture difficile pour la presse locale.
Un nouveau journal dans quelques semaines ?
Guillaume Grasset, le rédacteur en chef de l'Axonais, confirme que l'offre de reprise proposée par une partie de la rédaction a bien été écartée par le tribunal de commerce. Mais il travaille déjà au lancement d'un nouveau titre avec au minimum 3 journalistes. Il confirme que un ou plusieurs investisseurs sont intéressés par le projet sans vouloir en dire davantage. "Entre le souhait de répondre à la demande des lecteurs pour des sujets polémiques et le besoin d'attirer des sponsors qui recherchent des reportages positifs, l'équilibre n'est pas simple à trouver" .
Si l'Axonais a terminé son chemin dans l'Aisne, son indépendance et son ton "poil à gratter" lui survivront peut-être.