Dans l'Aisne, les refuges pour animaux pleins à craquer à la veille des grandes vacances

La période des départs en vacances reste propice aux abandons d'animaux. Ils s'ajoutent encore à la saturation chronique dont souffrent les refuges pour chiens et chats de la région. Mais ces structures sont désormais également confrontées à ces situations tout au long de l'année.

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"Il y a des appels incessants. En ce moment nous sommes pleins à craquer. Ça a commencé au mois de juin alors qu'on l'attendait un peu plus tard", confie une bénévole d'un refuge du Saint-Quentinois. "Les gens veulent savoir les conditions pour abandonner. Les motifs invoqués sont nombreux : pas le temps de s'en occuper, les enfants allergiques, un changement d'emploi. C'est aussi surtout financièrement", poursuit-elle.

Un constat confirmé par Claudette Caplain, vice-présidente du refuge UDA Noé à Beautor dans l'Aisne. Actuellement beaucoup de chats arrivent, mais aussi des chiens. La responsable raconte qu'hier encore, il lui a fallu prendre en charge deux malinois, leurs maîtres ne souhaitaient plus s'en occuper. "On a l'impression qu'il y a plus d'abandons que d'habitude. Ils veulent abandonner des chiens de 13,14 ou 15 ans", analyse Claudette. La bénévole fait le décompte des traits marquant les abandons sur son calendrier : 36 depuis le début de l'année. "Et encore on ne marque pas tout".

"Maintenant, c'est toute l'année"

À Villeneuve-Saint-Germain, à côté de Soissons, le refuge des Amis des bêtes du Soissonnais fait lui aussi face aux arrivées. 54 chiens depuis le début de l'année. "Nous avons l'impression que ce n'est plus uniquement lié aux vacances, maintenant c'est toute l'année", déplore Claudine Pouette, la responsable. Là aussi, l'association doit gérer ces abandons qui souvent ne disent pas leur nom. "Des gens téléphonent car ils ne peuvent plus s'occuper de leur chien. Séparation, changement de logement, ils ont tous des excuses, mais il y a beaucoup de mensonges. Quelques fois même, ils apportent un chien trouvé mais c'est le leur. On fait du social", raconte Claudine.

Les bénévoles essaient de discuter, de lire entre les lignes. "Les gens ne veulent pas nous parler de vacances. Ils parlent de déménagement. La semaine dernière un monsieur a abandonné son chien en prétendant qu'il avait mordu et on l'a entendu dire qu'il partait deux mois dans un centre aéré", confie la responsable du refuge de Beautor.

Une situation difficile à gérer

Ces abandons rendent la situation difficile dans les refuges. La place finit par manquer. "On est pour ainsi dire complet", explique Claudette Caplain de l'UDA Noé, malheureusement habituée. La bénévole s'organise pour conserver quelques places tant bien que mal pour les urgences. "Nous sommes complets en chats" et pour les chiens on s'en approche. "On a eu de la chance de faire une ou deux adoptions", se console Claudette. Son association fait face, avec une dizaine de bénévoles et 3 salariés en contrats aidés. "Ça fait juste. Heureusement, des gens amènent des croquettes, des produits d'entretien ou donnent de l'argent".

Même situation chez les Amis des bêtes du Soissonnais qui s'efforcent de trouver de nouvelles familles pour les animaux. "On fait du cas par cas selon nos possibilités. Des chiens, j'en ai placé 40 cette année peut-être, 70 l'an passé. Il n'y a pas d'euthanasie chez nous. Ils sont promenés extérieurement tous les jours", explique Claudine Pouette.

Des bénévoles, dont le dévouement semble à toute épreuve, qui se relaient pour pouvoir prendre, eux aussi, quelques jours de vacances.

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