Une usine d'e-méthanol pourrait être créée à Origny-Sainte-Benoîte, dans l'Aisne. Celle-ci utiliserait les rejets du sucrier Tereos afin de fabriquer un carburant réservé au transport maritime. Le projet a été présenté mardi 15 octobre 2024.
OrCHyDé pour "Origny Carburant et Hydrogène Décarboné". Tel est le nom donné à un projet qui pourrait voir le jour sur une parcelle agricole située à Origny-Sainte-Benoîte, près de Saint-Quentin, dans l’Aisne.
L’entreprise Verso Energy souhaite produire un carburant renouvelable, à partir d'un procédé innovant : "Le CO2 utilisé pour le projet proviendra de la sucrerie-distillerie de Origny-Sainte-Benoîte (Aisne) et de l’amidonnerie de Mesnil-Saint-Nicaise (Somme)", précise le groupe dans un communiqué.
"L’objectif, c’est de produire du 'e-méthanol', du méthanol de synthèse, du méthanol vert, à partir d’hydrogène vert et de CO2 chimique, issu de la biomasse. Cette molécule va ensuite nous permettre de décarboner l’industrie maritime et sera réutilisée dans les cargos", explique Victor Levy-Frebault, directeur du développement des projets industriel Verso energy.
Dans sa communication, l’entreprise rappelle que le transport maritime représente aujourd'hui "3% des émissions mondiales" de gaz à effet de serre.
Un projet à 850 millions d’euros
Selon Antoine Huart, directeur général de Verso Energy, il ne s'agit pas uniquement de réduire ces émissions : "Il y a aussi un objectif de réindustrialisation".
Ce projet va créer de l’emploi et permettre au pays, au territoire et à la filière d’être au rendez-vous de cette nouvelle révolution industrielle.
Antoine Huart, directeur général de Verso Energy
Durant sa construction, l'unité de production pourrait générer 400 emplois. Une fois achevé, le site, qui devrait être opérationnel en 2029, créera quant à lui 50 emplois directs et 70 indirects.
Dominique Burillon, maire d'Origny-Sainte-Benoîte (SE), commune d’environ 1 700 habitants, salue le projet : "C’est bien pour la commune, pour nos commerces. Par la suite, du fait que les gens vont venir travailler, ils vont peut-être aussi s’installer. Ça peut maintenir nos écoles."
Une consultation publique préalable s’ouvrira le 29 octobre et devrait durer jusqu’au 23 décembre 2024. Des réunions publiques devraient également être organisées.
Avec Paul Thiry / FTV