Voici les vestiges du fort de la Malmaison après les combats qui ont fait rage sur le chemin des Dames. Le fort avait déjà souffert, avant la guerre. Il a servi de cobaye, pour tester des obus chargés de mélinite. La mélinite, une révolution imaginée par un chimiste à l’histoire singulière, Eugène Turpin.
14/18 est la guerre des canons. A Paris, les gamins posent près d’obus plus grands qu’eux - drôles de joujoux ! C’est justement un fabriquant de jouets qui a inspiré l’armée française : Eugène Turpin. Il utilise l’acide picrique pour colorer ses babioles. Il le transforme et en fait un explosif. La découverte est baptisée mélinite, pour sa couleur jaune comme le miel. Elle remplacera la poudre noire.
La mélinite est testée en 1886. Le fort de la Malmaison est bombardé. Le verdict est sans appel : ce type de défense ne sert plus à rien et Turpin reçoit 250 000 francs pour sa découverte. En 1891, accusé de l’avoir vendue à l’étranger, il est jeté en prison. "Le Petit journal" prend fait et cause pour le scientifique, libéré après deux ans de détention. Sa mésaventure inspire Jules Verne, dans son roman, Face au Drapeau. Turpin prend la mouche et traîne l’écrivain en justice mais, il est débouté.
Turpin poursuit ses recherches. Il est filmé jetant sa poudre dans son jardin, au milieu de ses poules. La rumeur l’imagine inventeur des gaz. De quoi inspirer les caricaturistes. La turpinite est un insecticide sans rival ! Les cafards à casques à pointe n’ont qu’à bien se tenir. Turpin se rend au front mais ne séduit pas l’armée avec de nouvelles inventions. Il mourra en 1927.
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