Calices en or, broderies, reliques, voici le trésor de l’Hôtel-Dieu. Ce patrimoine exceptionnel l’a échappé belle. En effet, le 30 mai 1918, les Allemands sont à Château-Thierry. Juste avant leur arrivée, les biens les plus précieux ont été évacués et cachés. L’hôpital, comme la ville, vont beaucoup souffrir des combats.
Voici un masque utilisé pour anesthésier les malades. Le matériel installé il y a 100 ans se trouve encore là. L’hôtel-Dieu est réquisitionné pour la guerre dès août 14. Civils et religieuses cèdent la place aux militaires. Les premiers patients seront allemands. L’ennemi fait une incursion dans la ville mais battues sur la Marne, les troupes du Kaiser se retirent, laissant 40 malades derrière elles, premiers cas avérés de fièvre typhoïde.
Les blessés ne restent que quelques jours à Château-Thierry. Soit ils meurent, soit ils sont transférés vers l’arrière. Le plus célèbre est certainement Guillaume Apollinaire, blessé à la tête sur le chemin des Dames, en 1916. Le poète survivra, mais succombera à la grippe espagnole en 1918. La journée d’un soldat est facturée 1 franc 80 à l’Etat, celle d’un officier supérieur, 4 francs 50. Les dépenses de tabac, vin, bière et cidre s’envolent,il faut bien occuper les blessés.
Château-Thierry est reprise en 1918. L’hôtel Dieu est en ruines. Les Américains s’installent dans sa cour, armés de tout l’équipement nécessaire. Le matériel a été détruit ou pillé. De ces 4 années de souffrance, il reste des factures, témoignage glaçant d’une guerre totale. Pour enterrer les membres amputés, les corps suppliciés, l’Hôtel Dieu commandait des cercueils d’enfants.
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