21 mars 1918. Cette date est écrite sur de nombreuses tombes, dans la nécropole de Séraucourt-le-Grand. Ce jour-là, les Allemands déclenchent l’offensive attendue depuis des mois : l’assaut est lancé entre Arras et Saint-Quentin. Les troupes de Guillaume II ont reçu le renfort des divisions venues de Russie. La cinquième armée britannique est submergée.
6200 canons ont été réunis sur un front de 70 kilomètres. Ils débutent un tir inouï : « Un tonnerre à rendre fou » écrira Ernst Jünger. Ludendorff, le stratège allemand, décrit une vague puissante, qui ouvre le chemin à l’infanterie. Cette vague est empoisonnée par les obus remplis de gaz. Les troupes d’assaut collent à la muraille de feu et tombent sur un adversaire groggy. C’est le secret de cette tactique : une préparation d’artillerie courte, seulement deux heures, mais extrêmement violente, des fantassins mobiles. Les Allemands réinventent la guerre de mouvement.
Les troupes ont été retirées du front en janvier. Pendant deux mois, elles se sont entraînées, on les a équipées de mitrailleuses légères (21 kilos quand même avec l’équipement ! ) Une large autonomie est laissée aux chefs de ces petites unités. Les Britanniques plient sous le feu et reculent de 20 kilomètres. Seul obstacle à l’avancée allemande : la faim qui tenaille les fantassins. Leur pays subit un blocus depuis quatre ans, les rations sont chiches. Alors, quand les soldats tombent sur les dépôts ennemis, ils les pillent, et font bombance.
Douglas Haig, chef des armées britanniques, appelle Philippe Pétain à l’aide. Les divisions françaises sont envoyées en renfort, mais la percée allemande se poursuit. Haig est prêt à se replier vers les ports de la Manche, Pétain veut protéger Paris. Anglais et Français seront-ils battus chacun à leur tour ?
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