Insolite. Des pigeons voyageurs vont parcourir 420 km pour le championnat de France de colombophilie

Le 13 août prochain, 220 pigeons participeront au championnat de France des régions colombophiles. La Fédération départementale de l'Aisne, organisatrice de l'événement, entraîne depuis six mois ces volatiles de compétition.

Le colombier départemental de l'Aisne Naturagora accueille depuis le 15 mars les pigeonneaux qui participeront au championnat de France des régions colombophiles. La colombophilie est un art et un sport consistant à élever et à faire concourir des pigeons voyageurs.

Organisatrice de l'événement, la Fédération de l'Aisne est chargée de préparer et de prendre soin de chaque volatile sélectionné par les différentes fédérations à travers la France. Chacune a désigné 15 amateurs pour la représenter.

Un entraînement de haut niveau

Et comme tous sportifs de haut niveau, ces pigeons voyageurs suivent un entraînement particulier. "Quand on accueille les pigeonneaux, on les garde environ un mois enfermés pour bien observer leur santé. Puis, on ouvre les fenêtres, ils sortent, ils prennent confiance. Une fois qu'ils tournent bien autour du colombier, si ça se passe bien, on fait un premier entrainement de 3 km. Parfois, on fait des lâchers communs par 25", explique Olivier Bertaux, responsable du colombier Naturagora.

Ensuite, l'entraînement s'intensifie, avec des sorties plus fréquentes : "Maintenant, ils sortent tous les jours et on les entraine deux fois par semaine. Au début, ce sont des petits parcours, et on monte en puissance au fur et à mesure, jusqu'à 70 à 80 km, poursuit Olivier Bertaux, responsable du colombier Naturagora. Ce jeudi, il est prévu qu'ils aillent jusqu'à Château-Thierry, soit à 80 km, et ils reviendront avant moi !", sourit le passionné. Les pigeons peuvent voler jusqu'à 90 km/h et même davantage : "Avec les bagues GPS, on a vu qu'ils faisaient des pointes à 200 km/h", assure le responsable.

Un bon pigeon voyageur, c'est celui qui revient

Le 13 août, commencerons les épreuves préparatoires du Championnat, durant lesquelles les pigeons s'entraineront tous les dimanches à effectuer des distances de plus en plus grandes. Puis, le ^1er septembre prochain, ces pigeons voyageurs super entrainés s'élanceront depuis la Creuse pour la finale. Ils sont attendus le 2 septembre, à proximité de Laon dans l'Aisne, après un parcours de 420 km. Le plus rapide d'entre eux sera sacré champion. Mais le plus important, c'est que chaque pigeon revienne à bon port. "Un bon pigeon voyageur, c'est un pigeon qui rentre à la maison. Peu importe combien de temps ou de jours il met, le revoir, c'est le plus important", confie Gérard Douce, bénévole au colombier Naturagora et passionné de colombophilie.

Si les volatiles reviennent toujours dans leur colombier, c'est parce qu’ils y sont arrivés dès leur plus jeune âge et qu'ils s'y sentent bien. "Le pigeon revient toujours au même endroit : son pigeonnier, sa maison. Ils y ont leur territoire qui est leur casier. Ils y sont très attachés, explique Olivier Bertaux, c'est aussi une perpétuelle bataille pour avoir le casier le plus en hauteur, le mieux placé. Et ils savent que s'ils s'absentent trop longtemps, le casier sera pris par un autre".

En attente de la compétition, les pigeons sont chouchoutés : "Je suis un peu comme leur père ici, tous les jours, je veille sur eux, sourit Léo Hubener, en service civique à la Fédération. Ils reviennent toujours au casier grâce à l'affection qu'on leur porte, aux petits qu'on leur donne, la nourriture, les caresses", ajoute le jeune homme. "On les voit tous les jours, on les soigne, on leur fait la volée et quand il y a une patte cassée ou quelque chose, ça fait toujours mal au cœur. J'attends avec impatience la grande finale, pour voir en action tous les efforts qu'on a fournis pour eux".

Nul doute que dans les Hauts-de-France, terre de colombophilie, de nombreux passionnés viendront assister à leur arrivée en septembre prochain.