Cela fait longtemps que le village de Bucy-le-Long attendait ça : l'athlète olympique colombienne Erika Lasso vient d'arriver dans la commune pour se préparer avant la compétition à Paris. Elle a également rencontré les enfants du club de judo.
C'est un peu l'événement de l'année à Bucy-le-Long. Le village, en périphérie de Soissons dans l'Aisne, accueille Erika Lasso, judokate colombienne qui s'apprête à participer aux Jeux olympiques de Paris. L'athlète y pose ses valises pour deux semaines. Le choix peut surprendre, mais il faut savoir qu'à Bucy-le-Long, on adore le judo. Le club rayonne sur quatre communes et compte 300 licenciés.
Un entraînement avec les enfants du village
Ce mercredi 10 juillet, des dizaines d'enfants du club sont venus la rencontrer et s'entraîner avec elle. "C'est très impressionnant !, confie Safia, des étoiles dans les yeux. Quand on les voit faire, on se dit qu'elle a du niveau. Tout est parfait, tout est propre. Ses jambes, le placement... même dans ses yeux, on voit la concentration." La jeune licenciée du club a même pu bénéficier des conseils d'Erika Lasso, qui lui a montré comment améliorer sa posture et sa technique. "C'est vraiment motivant !", s'enthousiasme-t-elle.
Motivant pour l'athlète aussi, qui se dit "très heureuse et très fière" d'être là. "C'est une nouvelle expérience pour moi, c'est super de pouvoir partager mes connaissances et mon parcours avec les enfants", assure-t-elle. Sur son compte Instagram, elle a posté les photos de cet entraînement avec les enfants, indiquant en légende : "Merci mon Dieu de me permettre de contribuer et d'inspirer de nombreuses personnes." À l'issue de l'entraînement, elle s'est même prêtée au jeu des dédicaces et des photos.
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Pour son entraîneur aussi, c'est un moment émouvant. "Ça nous parait grandiose de voir autant d'enfants apprendre et profiter du judo aussi jeunes !", se réjouit-il. Il accompagne Erika Lasso, ainsi que le reste de son staff. "Nous avons été très bien accueillis, ce qui nous apporte à la fois de la joie et de la confiance pour aborder cette compétition", confie le coach.
Je me sens super bien ici. Les gens sont très gentils.
Erika Lasso, judokate olympique
Sentiment partagé par Erika Lasso : "Je me sens super bien ici. Les gens sont très gentils. C'est un petit village, mais avec de grandes personnes, qui ont un bon cœur." Elle profite du dojo, avec un tatami de 400 m carrés, une salle de musculation et un jacuzzi, mais aussi de l'âme paisible du lieu. "L'avantage de ce petit village, c'est que je peux me concentrer pour travailler ma stratégie, ma tactique, jusqu'à la compétition", explique-t-elle. Pour ses premiers Jeux, elle apprécie "la tranquillité, pour [se] préparer, être mieux concentrée".
"Ça marquera le village et le club à vie"
Des compliments qui raviront Philippe Thomas, le président du club, qui s'est battu pour qu'une délégation étrangère soit accueillie. "Ça restera dans l'histoire du club et de la commune, parce que les JO, si on fait le calcul, c'est tous les 100 ans. Ça marquera le village et le club à vie."
Surtout, il se réjouit que les licenciés puissent bénéficier de l'expérience. "C'est l'occasion pour nos jeunes judokas d'être au contact d'une athlète de très haut niveau. Elle est 36e au niveau mondial, et elle a bien performé cette année. (...) Le niveau de vie en Colombie est défavorisé, le salaire moyen est de 250 euros. Pour elle, c'est aussi un moyen de se sortir de ça, et c'est un exemple pour nos jeunes, ça montre qu'on peut partir de rien, et aller au plus haut niveau", estime-t-il.
L'athlète concourt dans la catégorie -48 kilos, et démarrera donc les combats dès le premier jour de la compétition, le 27 juillet. "C'est un rêve qui se réalise. J'ai travaillé pendant de nombreuses années pour construire ma carrière sportive. Je voudrais remporter une médaille, et emmener la Colombie au plus haut, pour montrer que nous, Colombiens, pouvons aussi réaliser de grandes choses."
À l'Arena Champ-de-Mars, où se déroulent les épreuves, elle aura peut-être même l'occasion de rencontrer une Axonnaise : Sarah-Léonie Cysique, sélectionnée dans la catégorie des -57 kilos.
Avec Camille Di Crescenzo / FTV