JO de Paris 2024. Une petite commune de l'Aisne s'apprête à accueillir une délégation olympique : "cela fait 2 ans qu'on est dessus"

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Parmi les plus petites communes labellisées "Terre de jeux", le village de Bucy-le-long accueillera lundi 8 juillet une athlète colombienne et son staff le temps de sa préparation finale pour les Jeux olympiques de Paris. L'aboutissement de beaucoup de longues démarches.

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"Cela fait 2 ans qu'on est dessus". Thierry Routier en rêvait depuis longtemps. Accueillir une délégation sportive olympique, dans sa commune de presque 1900 habitants en périphérie de Soissons, c'était participer activement au grand événement que constituent les Jeux olympiques. Ce rêve est devenu réalité. 

Lundi 8 juillet, Erika Lasso, judokate colombienne de haut niveau, débutera sa préparation finale pour les Jeux olympiques dans la commune de l'Aisne. Elle séjournera deux semaines sur place. Cette athlète de 25 ans, 36e mondiale, catégorie moins de 48 kilos, sera accompagnée de sa délégation : entraineur, kiné, sparring, etc. "Cela reste une petite délégation, mais au final, il n'y a qu'une athlète féminine sélectionnée", explique Philippe Thomas, Président du Judo avenir 02, le club local.

Cette venue est le résultat de longs mois de tractations. De longue date, Bucy-le-long avait reçu le label "Terre de jeux", mais cela ne garantissait pas l'accueil d'une délégation sportive. À l'origine des démarches, une délégation ukrainienne était pressentie. Son représentant avait été accueilli sur place à deux reprises. "Tout se passait bien jusqu'en décembre 2023 où on a appris que l'Ukraine ne viendrait pas. Je ne vous cache pas la déception", se souvient Philippe Thomas. Tout était à recommencer.

De longues tractations

"J'ai repris contact avec le service international de la fédération. Nous avons été invités à un forum. On a présenté notre projet. On a eu une vingtaine de contacts dont la Colombie qui était intéressée", raconte le Président du club de judo de Bucy. "On était la plus petite commune représentée. Nous avons sympathisé. Ils nous ont demandé dans quelles conditions on pouvait les accueillir. On a mis en avant la rénovation de notre salle. On a un dojo en excellent état. On va pouvoir l'accueillir dignement", complète le maire, Thierry Routier, qui se réjouit de cette victoire à l'arraché. "Si la Colombie n'était pas venue, j'aurais laissé tomber. Ils sont très ouverts. Ils souhaitent connaitre la culture, le territoire. Ça va être super". 

Durant deux semaines, l'athlète sera donc présente quotidiennement au dojo local où elle pourra bénéficier du tatami de 400 m carrés, de la salle musculation et d'un jacuzzi pour se détendre. La matinée sera consacrée à sa préparation physique, la fin d'après midi à l'entrainement de judo avec des sparring-partners, des athlètes du club et de clubs extérieurs. Il y aura aussi des temps de repos dans son programme. "Une journée ou une journée et demi sur laquelle an a prévu des visites à Reims, à Septmonts", explique Philippe Thomas.

Pour le club de 300 adhérents rayonnant sur 4 communes, "c'est un beau challenge, c'est un beau focus sur le territoire, sur le club, pour les licenciés. Mercredi 10, l'athlète va animer un entraînement pour les jeunes et à 19 h 30 pour tous les adultes licenciés", indique son Président. "Je souhaite que nos judokas puissent profiter de l'expérience d'une athlète de haut niveau. Elle a terminé 7e au Grand slam de Paris. Elle monte en puissance. Avoir cette proximité, pour nos adhérents, c'est une chance inouïe. On espère aussi des retombées en prises de licences, ça met le club en avant. Pour nous, c'est une expérience intéressante, un échange de cultures".

Défense de la ruralité

Le 18 juillet, un événement sera également organisé avec les partenaires : les collectivités et les financeurs privés, une dizaine d'entreprises. Car l'opération nécessite aussi des fonds. "Nous sommes parvenus à boucler le budget avec les institutionnels et les privés. Je n'ai pas eu à forcer beaucoup. Les entreprises ont tout de suite répondu présent. Cela va de l'entreprise locale de maçonnerie à la société nationale. Cela ne coûtera pas à la commune plus que la subvention annuelle allouée", explique Thierry Routier.

Bucy-le-Long sera, au final, une des rares dans l'Aisne à être parvenue à séduire une délégation pour la faire venir, contrairement aux espoirs initiaux. "Les grosses délégations ont souvent leur site en région parisienne. Les européennes vont directement au village olympique", analyse Philippe Thomas.

De son côté, Thierry Routier, également ancien président de l'Union des maires de l'Aisne, voit aussi dans cette réussite un message politique. "Depuis toujours, je défends la ruralité. C'est aussi montrer que sur des territoires ruraux, on peut faire des choses et rivaliser avec les grandes métropoles. Le sport est fédérateur", assure l'élu.

La commune va donc vivre à l'heure colombienne jusqu'au 20 juillet, date à laquelle Erika Lasso et son staff quitteront Bucy-le-long pour rejoindre le village olympique en vue des jeux.

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