Alors que la grève des salariés de l'usine de fabrication de sandwiches et de salades Daunat à Chambry a pris fin jeudi, 13 d'entre eux ont reçu un courrier ce samedi matin les informant leur mise à pied en vue d'une mesure de licenciement pour faute lourde.
C'est le choc et l'incompréhension pour les employés de l'entreprise Daunat de Chambry.
Ce matin, 13 anciens grévistes, qui font partie de l'équipe hygiène de nuit, ont reçu un courrier en main propre par huissier leur informant leur mise à pied à titre conservatoire, en vue d'une mesure de licenciement pour faute lourde.
Ce courrier ne mentionne aucun motif et précise que les salariés seront reçus lors d'entretiens individuels du 24 au 26 avril. En attendant, ils ne peuvent pas reprendre le travail.
Depuis le 2 avril, environ 80 employés sur 362 sont en grève afin de dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et réclamer une hausse de leur salaire. "Nous travaillons dans des ateliers où la température avoisinent les 2 à 3 degrés et nous projetons de l'eau à 50 degrés, vous imaginez le choc thermique ?", s'alarme Séverine Busin, délégué syndicale CGT.
"Et ce n'est pas tout, nous travaillons avec des produits chimiques qui nous font suffoquer ou qui provoquent des plaques sur la peau", précise-t-elle.
Craignant des risques pour leur santé, les salariés présentent leurs premières revendications il y a un an. Au début du mois d'avril, ils décident de se mettre en grève et de finalement bloquer l'accès à l'usine. Après une assignation en justice par leur employeur, la situation se résorbe.
L'apaisement puis le choc
Une médiation est signée jeudi 12 avril et selon Séverine Busin, l'entente était cordiale. "La direction nous a bien reçus avec des petits gâteaux et du café. La démarche était rassurante, depuis le début nous essayons de faire valoir nos droits mais aussi d'apaiser les choses", confie-t-elle.
La direction propose une prime mensuelle pour l'ensemble des salariés de 70 euros et la mise en place de groupes de réflexion sur l’organisation du temps et des conditions de travail. "J'ai même reçu un message de ma responsable des ressources humaines m'indiquant que la production reprenait ce samedi, donc vous imaginez le choc ce matin...", indique Séverine Busin.
Contactée par notre rédaction, la direction de l'usine Daunat ne manquera pas de s'exprimer sur le sujet dans les prochains jours. Les salariés ont eux pris rendez-vous mardi matin avec leur avocat.