Dans l'Aisne, le site Naturagora, à Barenton-Bugny à côté de Laon, accueillait ce samedi le championnat de France des régions de colombophilie. Plus de 150 pigeons, les meilleurs des régions françaises, ont fait la course sur un parcours de 446 km, depuis un départ donné près de Saint-Étienne.
446 kilomètres de course sans arrêt. C’est ce qu’ont accompli les meilleurs pigeons de France. Barenton-Bugny, à côté de Laon, dans l’Aisne, faisait office de colombier d’arrivée. "Il faisait très chaud. C’est une épreuve difficile", indique Olivier Bertaux, responsable du colombier départemental de l’Aisne. "Donc vraiment, les pigeons qui arrivent en tête ce sont des pigeons de classes, puisqu’ils sont capables de faire 6h de vol, avec une bonne vitesse." En effet, les premiers arrivés ont réalisé le parcours à près de 75 km/h de moyenne.
Lâchés à Savigneux, près de Saint-Étienne, les 155 pigeons ont eu le droit à un entrainement sur mesure. Chaque région a engagé et a entrainé ses meilleurs poids plumes. Débutées en mars dernier, les séances consistent à développer le sens de l’orientation des pigeons engagés, et à les entraîner à revenir au colombier de Barenton-Bugny, sur le site de Naturagora."Le pigeon est domestiqué. Quand on en introduit un extérieur au colombier, il faut l’amener tout jeune, à trois, quatre semaines. Et le lâcher", explique Didier Lefèvre, colombophile d’Ile-de-France. Pour lui, son lieu de vie est l’endroit de ses premiers jours.
6500 colombophiles dans les Hauts-de-France
"Quand le pigeon revient du concours, il va se poser sur la plaque d’entrée. Et il va être automatiquement être constaté, directement sur l’ordinateur. On va savoir le numéro du pigeon qui est arrivé, l’heure, la minute et la seconde", décrit Eric Vanacker, colombophile.
L’excitation s’empare du public et des colombophiles. Pour ces derniers, l’épreuve est l’aboutissement de longues années de sélection et de soins."C’est une passion. C’est ce qui nous fait avancer. On espère toujours les meilleurs pigeons et battre toute la concurrence", exprime Didier Lefèvre, colombophile d’Ile-de-France. "On ne vise que le podium. Premier ce serait extraordinaire. Même être dans les dix premiers, ça ferait plaisir", souligne-t-il, en rappelant qu’il ne s’agit que d’une compétition honorifique.
Elle marque la fin de la saison organisée cette année dans une région où cette activité reste traditionnelle. "Au-dessus de Paris, on est beaucoup de colombophiles avec une densité forte. Dans le sud, ils sont un peu plus isolés", explique Benoît Caillez, président de la fédération colombophile française. "Et donc, le championnat de France des régions, c’est l’occasion de réunir toutes les régions de France, dans une compétition amicale avec une sélection régionale, pour un titre national symbolique."
On compte plus de 2000 colombophiles en Picardie, 4500 dans le Nord-Pas-de-Calais. L’an prochain, le championnat devrait se dérouler près de Marseille.
Avec Remi Vivenot / FTV