Le site de production CPF (Nestlé et General Mills) d’Itancourt, près de Saint-Quentin est menacé de fermer ses portes en 2025. Le groupe souhaite réorienter sa production et pour l'instant, il n'y a ni repreneur, ni nouveau partenaire. En tout, 200 emplois sont menacés.
C’est une nouvelle fait office de coup de massue pour les salariés de Cereals partners France, du groupe Nestlé, à Itancourt. Jeudi dernier, leur direction leur annonce le lancement d’une revue industrielle. En tout, 200 emplois seraient menacés, sans compter les emplois indirects.
Pour Mickaël Demarcq, salarié de l’entreprise depuis 30 ans, le doute n’est pas permis. "En fin de compte, Tout l’avenir s’effondre. Maintenant, on essaie de faire des petites opérations pour montrer qu'on existe et dire qu'il y a quand même 250 personnes. (...) Ça représenterait une catastrophe sociale et humaine dramatique pour des gens qui ont des enfants, des crédits et tout ça dans un secteur déjà précaire".
Une situation difficile depuis plusieurs mois
Bien que surpris de cette décision, les employés avaient déjà accepté plusieurs adaptations de leurs conditions de travail pour rester compétitifs. "On savait qu'à partir d'un certain tonnage, ce serait compliqué, mais on vient de faire l'effort de rechanger de planning pour être un peu compétitif au mois de janvier et on ne nous a même pas laissé le temps..."
Cereal Partners France fabrique des céréales pour le petit déjeuner, aux profits du numéro 1 mondial l’agro-industrie Nestlé. Dans un communiqué qui nous est adressé, l’entreprise évoque un marché des céréales du petit déjeuner très concurrentiel et dresse le constat d’une baisse structurelle du marché des Céréales en France et en Europe. Selon elle, toutes les options sont envisagées, y compris celle d’un repreneur.
Ça n'a rien de rassurant pour les responsables syndicaux. "Si le scénario le plus vertueux était d’avoir un repreneur. Mais on veut un vrai repreneur et pas un repreneur qui fera le plan social de Nestlé parce que ce seront les conséquences sociales de Nestlé et pas du repreneur. Nestlé doit assumer la responsabilité des emplois qu’elle dégrade et surtout qu'elle délocalise"." Mobilisez-vous parce que demain, ce sera peut-être vous ! ", clame Frédéric Massé, représentant syndical à la CFDT.
Une reprise peu probable
Devant l'usine, Julien Dive, député et élu de la commune d’Itancourt, compte faire valoir les intérêts des salariés du site : "On est face à un grand groupe, une multinationale qui est loin dans ses sièges sociaux de paris ou de suisse, dans leur tour d'Ivoire. Ils ne viennent pas voir comment ça se passe et le désarroi que l'annonce qui a été faite vient procurer. Ils peuvent se cacher derrière des termes marketing comme 'revue industrielle', nous, on sait ce que l'on a vécu à côté avec Maggi. Nous, on sait ce que ça peut avoir comme impact ".
La direction dit étudier toutes les possibilités. Et se laisse quatre mois, avant de revenir vers les partenaires sociaux. Ce délai serait insuffisant pour le député : "C'est du foutage de gueule. En 4 mois, ce n'est évidemment pas possible de trouver un repreneur", s'agace-t-il.
L'élu doute de la volonté de l'investissement de l'entreprise dans sa recherche de repreneur. Il compare avec l'ancienne usine voisine qui avait licencié plus de 150 personnes : "On a bien vu comment ça s'est passé avec Maggi. Aucune entreprise qui a été réintégrée dans l'ancien site Maggi ne vient de Nestlé. C'est bibi qui est allé retrouver les quelques usines qui se sont installées".
Avec Paul Thiry