"Ça crée un climat de confiance" : un lapin pour aider les enfants à parler au commissariat de Tergnier

Le commissariat de Tergnier dans l'Aisne a une nouvelle mascotte pour le moins originale : un petit lapin qui se balade en liberté dans les bureaux des enquêteurs. Au-delà d'animer les couloirs, l'animal rend le cadre du commissariat moins impressionnant pour les enfants.

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Avec ses oreilles duveteuses et ses petits sautillements, la nouvelle recrue du commissariat de Tergnier a de quoi faire craquer : Cheops, un lapin de quelques mois, a rejoint les rangs de la police nationale en septembre.

Au-delà d'être très mignonne, cette mascotte a un rôle à jouer dans le travail de police : rendre le cadre du commissariat plus agréable pour les enfants.

"Le lundi matin, il est arrivé avec un lapin de cinq mois"

Cette drôle d'idée est née dans une période où, hasard des affaires, le commissariat de Tergnier accueillait plus d'enfants que d'habitude.

"J'ai des collègues enquêtrices qui sont mères de familles et qui avaient connaissance de commissariats avec des mascottes, généralement ce sont des chats errants recueillis, relate le major David C. On a eu une phase pendant laquelle il y avait plus de jeunes enfants et ils avaient des difficultés à parler librement. Ils étaient impressionnés par tous ces étrangers en uniformes. Elles se sont dit 'tiens, ce serait bien d'avoir une mascotte !'"

"Elle l'a caressé, lui a donné à manger et ça a créé un climat de confiance. Elle a pu répondre plus facilement aux questions."

Major David C., commissariat de Tergnier

Seulement, l'indépendance du chat en fait un animal peu commode pour pouvoir être mis à contribution. Mais le hasard a bien fait les choses : "l'un de nos inspecteurs habite dans une ferme et il y avait eu une portée de lapins, donc le lundi matin, il est arrivé avec un lapin de cinq mois" sourit le major.

Cheops au travail

Dans la journée, Cheops le lapin peut gambader dans les couloirs en toute tranquillité et le weekend et le soir, il dispose de son petit enclos personnel.

"Tout le monde a acheté des accessoires pour qu'il se sente bien, il a été installé dans ce qui nous sert de salle de pause. Les effectifs ramènent de la paille, des carottes, de la nourriture. Nous sommes ouverts en permanence, donc il y a toujours quelqu'un pour veiller sur lui." Et surveiller qu'il ne grignote pas les câbles du matériel informatique.

Installé depuis un peu plus d'un mois, Cheops a déjà réalisé ses premières missions. "Il y a déjà trois enfants qui ont pu l'avoir dans les bras lors de convocations. Dans le cas où j'étais présent, il y avait une petite fille de 4 ou 5 ans, elle est arrivée toute timide et impressionnée, elle regardait par terre, relate le major David C. Les enquêtrices lui ont parlé du lapin, elle était d'accord pour aller le voir, elle l'a caressé, lui a donné à manger et ça a créé un climat de confiance. Elle a pu répondre plus facilement aux questions. C'est notre objectif, d'en faire à la fois une mascotte et d'instaurer un climat de confiance avec les victimes, sauf dans les cas extrêmes, où un protocole très spécifique existe et là, on ne peut pas y faire appel."

Le lapin fait enfin parler du commissariat dans la presse et cela crée des liens inattendus, comme cette récente anecdote qui surprend encore le major David C. : "récemment, des effectifs ont emmené un auteur d'infraction à l'hôpital, un infirmier est venu vers eux et leur a dit 'ça tombe bien, je voulais passer vous voir' puis il a sorti un sac de 25 kg de granulés du coffre de sa voiture !" Quelques personnes passeraient également la porte du commissariat pour lui apporter des choses.

Ce petit lapin semble bien parti dans sa mission d'humaniser l'image de la police nationale.

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