Muguet du 1er mai : la colère des fleuristes contre les vendeurs à la sauvette : "J'en ai même vu faire du porte à porte dans le village"

La vente du muguet dans la rue est autorisée aux non professionnels le 1er mai, uniquement ce jour-là et sous certaines conditions. Dans l'Aisne, la préfecture rappelle la règle à tous. Les fleuristes sont au bord de la crise de nerfs.

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En cette veille de week-end, on s'active chez les fleuristes professionnels autour du muguet, dimanche sera le 1er mai. Et la tradition du petit brin porte-bonheur traverse les époques. On l'offre à tous ceux qu'on aime et que l'on croise ce jour-là : famille, voisins, collègues. C'est un petit geste bienveillant qui remporte toujours un franc succès.

"Ce jour là, je fais l'équivalent de 3 à 4 jours de vente classique. Forcément, c'est une date importante pour nous", explique Christelle Levy, fleuriste à Jaulgonne dans l'Aisne. Et que ce soit un dimanche ne change rien, ils sont sur le pont. "On est tous ouverts toute l'année le dimanche matin." Le 1er mai c'est aussi un jour de tension pour toute la profession qui subit une concurrence déloyale, celle des "vendeurs à la sauvette". Et selon tous ceux que nous avons interrogés ce 29 avril, "c'est de pire en pire."

Le préfet de l'Aisne rappelle sur les réseaux sociaux ce 20 avril 2022, les règles à observer pour vendre quelques brins dimanche : le muguet doit être celui de notre jardin ou de la forêt, sans racine, pas accompagné d'autres fleurs, dépourvu d'emballage de tout contenant. Sont interdites également l'utilisation d'une table ou d'une tente pour vendre et l'installation de son point de vente à proximité d'un fleuriste. Tout contrevenant s'expose à une amende de 300 euros.

On les voit arriver au petit matin à plusieurs. Ils installent même des tables et des auvents. Il y en a partout dans Château-Thierry tous les ans et c'est même de pire en pire

Une fleuriste du centre-ville de Château Thierry

Une vente à la sauvette organisée ?

De nombreux témoignages recueillis font donc état d'une vente "organisée" qui profite de la tolérance légale ce jour-là. Il faut rappeler qu'elle est valable uniquement le 1er mai, pas la veille, ni le lendemain. "J'en ai même vu un faire du porte à porte l'an dernier dans  le village. Il avait du muguet en pot et emballé", se souvient Christelle Levy. Dans son village de 700 habitants, le maire prend pourtant chaque année un arrêté exceptionnel pour interdire la vente non professionnelle. "J'ai cette chance là. Mais quand j'ai vu cet individu isolé, passer de maison en maison, mon sang n'a fait qu'un tour. Moi je paye des taxes et des impôts. Ce n'est pas juste."

À quelques kilomètres de là, à Bruyères-Montberault, Céline Levy confirme qu'elle "voit de tout." Un peu lasse, elle reconnaît que ce serait facilement "la guerre" si elle voulait rappeler les règles à tous ceux qui les bafouent. "Ils s'installent sans penser à nos commerces. Et ils vendent le muguet avec des roses dedans. Alors que c'est interdit. On reconnaît tout de suite un vrai muguet des bois, il est beaucoup plus petit que notre muguet de producteur, dit muguet nantais." Quand ils parlent de leurs petites clochettes blanches, les fleuristes insistent sur des pieds de 20 cm, qui exhalent une odeur fraîche et inégalée. "Celui qui est autorisée à la vente de particulier est plus petit et moins parfumé."

1,50 euros le brin contre deux euros la botte

Et question prix, ces vendeurs temporaires mettent le paquet aussi sur des offres très concurrentielles. "On me dit que c'est deux euros la botte de 20", déplore Céline Estève qui les propose en boutique à 1,50 euro le brin. Comment lutter ? "Et c'est compter sans la concurrence des grandes surfaces qui vend à prix coûtant le muguet de producteur."

Le muguet ne sera pour autant la fleur de la discorde. "Moi je dis qu'il faut du soleil pour tout le monde. Se faire un petit peu d'argent de poche dans ces temps difficiles en vendant du muguet, ça doit rester possible", philosophe Céline dans sa boutique, les mains plongées dans ses compositions "spécial 1er mai". "Ce qu'il faut c'est que chacun respecte les règles."

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