"On ne se reconnait plus dans les valeurs de l'enseignement catholique" : des parents d'élèves se mobilisent contre la fermeture d'un collège privé

Le collège Sacré-Coeur à La Capelle fermera à la rentrée 2024. La direction diocésaine de Soissons invoque, comme principal argument, une baisse significative des effectifs.

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La direction diocésaine de l'enseignement catholique de Soissons a annoncé la fermeture du collège Sacré-Coeur à la Capelle, dans l'Aisne pour la rentrée 2024. "Malheureusement, comme vous le savez, ces dernières années, une baisse significative d'effectifs, une centaine d'élèves, a été constatée", argumente Laure Bahin, directrice diocésaine, dans un communiqué daté du 7 février.

"Il nous est douloureux de vous écrire pour accompagner la fermeture du collège, poursuit-elle. Je le fais cependant, avec l'aval du CODIEC (Comité diocésain de l'enseignement catholique) et du conseil de tutelle présidé par notre évêque, qui ont confirmé que le temps était venu, maintenant. (...) Malgré l'investissement de chacun, cette réalité s'impose."

Le collège Sacré-Coeur compte 69 élèves répartis en quatre classes, une par niveau. Quinze en 6e, vingt et un en 5e, neuf en 4e et seize en 3e.

"Savoir qu'on perdait quelques enfants, oui, on le savait, mais comme dans d'autres établissements,  réagit Sabrina Royer, membre de l'association des parents d'élèves, c'est vrai qu'on a une toute petite classe de 4e, mais chez nous, on n'a jamais eu de grosses classes. C'est ce qui fait la force de notre collège. On a énormément d'enfants en grande difficulté."

"On va y perdre"

Cependant, le diocèse a annoncé un plan d'accompagnement pour chaque famille pour leur trouver un nouvel établissement à la rentrée prochaine : "Chaque collégien pourra continuer son parcours scolaire dans une structure répondant au mieux à ses besoins."

"Madame Bahin pense que si on ferme La Capelle, nos élèves vont continuer dans le privé, observe Sabrina Royer, ce qui ne se passera pas parce que leur manière de faire a choqué tous les parents et on ne se reconnait plus dans les valeurs de l'enseignement catholique. Les trois quarts des enfants retourneront dans le public. Mais on sait qu'au niveau de la qualité de l'enseignement, on va y perdre. Je pense par exemple à mon fils. Comme beaucoup d'élèves, il fait espagnol, or, dans notre ville, le collège public a plus de 300 élèves et n'a pas de professeur d'espagnol. On a aussi une maman qui a un enfant autiste. Elle sait qu'il ne pourra pas aller au collège public. C'est le quotidien des gens qui va être bouleversé."

Nous, ce qu'on leur reproche, c'est de ne pas nous avoir laissé le temps de trouver des solutions, comme de nous laisser jusqu'à juin pour trouver de nouveaux élèves.

Sabrina Royer, parent d'élève.

"On a quand même un prof de sport qui a réussi à sortir une championne de France de saut en hauteur l'année dernière. Les profs sont investis, les parents suivent, les gamins sont dynamiques", insiste Sabrina Royer.

"C'est plus qu'un collège, c'est une famille"

Ce vendredi 16 février, les parents d'élèves se mobilisent devant le collège pour manifester leur mécontentement. La directrice diocésaine leur a donné rendez-vous à 18h pour une réunion d'information.

Quant à l'école du Sacré-Coeur, elle restera ouverte pour les 87 enfants actuellement scolarisés dans les quatre classes de la maternelle au CM2.

La pétition en ligne lancée le 12 février a déjà recueilli près de 680 signatures. "Cet établissement est plus qu'une école ou un collège. C'est une famille ! Beaucoup d'anciens élèves restent fidèles à cette institution et participent toujours aux travaux divers et aux animations", commente un signataire.

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