"On peut perdre nos vaches" : dans l'Aisne, la pénurie de vétérinaires ruraux inquiète les éleveurs

La pénurie de vétérinaires ruraux s'intensifie dans l'Aisne avec des conséquences parfois dramatiques pour les éleveurs. Dernier exemple en date à Braine, où le vétérinaire a pris sa retraite et personne n'a pu le remplacer.

"Le cabinet du Docteur Martin est fermé à compter du 1er janvier 2021 pour cause de retraite". Voici désormais la nouvelle messagerie du dernier vétérinaire bovin de Braine dans l'Aisne. 

Dans cette commune d'un peu plus de 2200 habitants, l'annonce a fait l'effet d'une douche froide pour la soixantaine d'éleveurs suivis par ce spécialiste. Avec sa femme, Frédéric Hennart, élève près de 230 bêtes. Pour lui, cette nouvelle provoque bien des inquiétudes. "On s'est dit : comment on va faire ? Autour, très peu de vétérinaires veulent faire du bovin, donc pour trouver quelqu'un ça va être dur !"

On va vers des risques où l'éleveur demain va se reposer la question de son métier, puisqu'il ne sera plus accompagné

Frédéric Hennart, éleveur bovin à Braine

Dans l'urgence, le couple trouve un autre spécialiste, mais situé à une heure de route. Un temps précieux qui met en danger les bêtes et qui remet en question l'existence même de ce type d'exploitation. "On peut perdre nos vaches, puisque l'on va intervenir un peu trop tard sur les animaux. On va vers des risques aussi où l'éleveur demain va se reposer la question de son métier, puisqu'il ne sera plus accompagné", confie Frédéric Hennart. 

Le maire voudrait attirer la relève

Une situation paradoxale compte tenu du nombre croissant de vétérinaires en France. Ils étaient 18 800 en 2020. Cependant, seulement 6400 s'intéressent aux animaux d'élevage et leur nombre ne fait que diminuer :

L'Aisne est particulièrement touchée par ce phénomène et a perdu près d'un quart de ses vétérinaires agricoles en 5 ans. Le maire voudrait attirer la relève. "Une personne qui va venir de l'extérieur a besoin d'un logement, d'un local, peut-être d'une aide au démarrage. On promet donc de tout mettre en œuvre pour chercher ces aides : de la région, du département ou au besoin de la commune", indique François Rampelberg, maire (SE) de Braine. 

En attendant les candidatures, les éleveurs vont devoir malheureusement composer avec des délais rallongés. Une situation qui ne pourra pas durer bien longtemps.

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