À cause du prix de l'énergie, le familistère de Guise contraint d'annuler sa saison culturelle 2024-2025

Site phare de l'Aisne et de la Thiérache, le familistère de Guise est contraint d'annuler sa saison culturelle pour la saison de septembre 2024 à juin 2025. La hausse des prix de l'énergie ne permet plus au lieu de maintenir cette activité avec un budget constant.

C'est l'un des sites les plus visités en Thiérache, et l'un de ses rares lieux culturels. Le familistère de Guise, véritable ville ouvrière utopique du XIXe siècle, propose depuis 2011 une saison peuplée de spectacles, concerts et expositions entre septembre et juin. Mais elle n'aura pas lieu en 2024-2025 : la direction a décidé d'annuler la programmation pour des raisons budgétaires.

"C'est quelque chose qui se prépare une année pour la suivante, une programmation qu'on annonçait en mai, glisse, amer, Maxime Dequecker, le responsable de la communication au familistère. Cette annulation va impacter des compagnies, tout un écosystème. (...) On devait aussi proposer au public une exposition temporaire sur les correspondances de Godin [le fondateur du site, ndlr] avec sa femme, mais elle va être au mieux reportée, au pire annulée aussi."

Une facture plus que doublée

La direction du familistère a pris cette décision en raison de l'explosion des coûts de l'énergie. En 2021, 130 000 euros suffisaient pour l'alimenter en électricité et chauffer ses salles sur l'année. "Avec le budget que nous allouaient le Département de l'Aisne et la Mairie, on pouvait proposer une saison culturelle et le Premier mai [une journée gratuite de spectacles, ndlr]," raconte Maxime Dequecker.

Aujourd'hui, le familistère doit s'acquitter d'une facture de près de 450 000 euros, une somme 2,5 fois plus importante. "À budget constant, on ne peut plus maintenir cette activité," regrette le salarié.

On a déjà mené pas mal d'actions pour réaliser des économies : chauffer moins, fermer plus tôt la salle. On ne peut plus faire grand chose de plus. Il n'y a pas 36 leviers sur lesquels appuyer. Le prochain pourrait être l'emploi, mais on n'en est pas encore là.

Maxime Dequecker

responsable de la communication au familistère de Guise

Alors qu'approche le Premier mai 2024, doit-on craindre pour l'édition suivante ? "On fera tout pour maintenir le Premier mai 2025, comme cette année. Au mieux, on reste comme ça. Au pire, on sera obligé de la sacrifier. Pour l'instant, on n'a pas de raison d'annuler."

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