Les fêtes de fin d'année approchent et avec elles, des traditions auxquelles il est difficile d'échapper. Mais savez-vous d'où vient le père Noël et comment il est représenté dans les différentes cultures ? À Saint-Quentin dans l'Aisne, une exposition propose de revenir en images sur l'histoire de ce personnage culte, en constante évolution.
Santa Claus, Ded Moroz, la Befana, le père Chalande… Au fil des époques et des pays, des cultures et des supports, les représentations du père Noël varient et évoluent. À Saint-Quentin, dans l'Aisne, l'exposition La fabuleuse histoire du père Noël, retrace près de deux siècles d'histoire à travers plus de 300 œuvres.
Illustrations, gravures, journaux, le personnage du père Noël est présenté chevauchant des skis, une moto, à bord d'un hélicoptère ou encore prenant la route à dos de chameau. On le découvre aussi dans l'univers des écoles avec les bons points, toujours d'actualité pour récompenser les élèves. États-Unis, France, Angleterre, Russie, Italie, l'exposition montre la façon dont le père Noël s'adapte à nos sociétés.
Super héros ou sorcière ?
"Tout au début de l'exposition, on a la première représentation du Santa Claus, le premier père Noël universel et laïc, créé par les Américains en 1843. C'est une gravure très rare et originale", souligne Clara Saint-Cyr, médiatrice culturelle à la Ville de Saint-Quentin.
En Russie, l'équivalent slave du père Noël est Ded Moriz, qui a été repris dans certains dessins animés. "Il est plus comme un super héros, soit bleu, soit blanc. Et il tient dans ses mains un sceptre de glace qui va lui permettre de jeter un sort, de congeler ou de décongeler les choses ou les gens", détaille la médiatrice culturelle.
Et les personnages qui gravitent autour de Ded Moroz ne sont pas forcément des rennes. "Le renard et les lapins l'aident à faire sa tournée et à tirer le traineau", illustre Clara Saint-Cyr.
En Italie, on retrouve la figure de la sorcière Befana. "Elle rompt avec les stéréotypes. [...] On a toujours cette image de la sorcière des contes de fée et des dessins animés qui est associée à une vieille dame qui a des boutons", remarque la médiatrice.
Alors que la Befana est "une vielle dame très heureuse de vivre, habillée de manière très colorée, souriante et qui, sur son balai, va effectuer sa mission de distribution de cadeaux de Noël."
Un père Noël pas toujours aimable
L'exposition regorge de surprises comme les représentations artistiques de Norman Rockwell, celles du père Noël hors la loi, de Jul Tomte le gnome scandinave, mais aussi du Père Chalande, un personnage suisse pas toujours très sympathique.
Le père Chalande est "un père Noël peu commode, grognon et, surtout, moralisateur. Il n'est jamais souriant et offre souvent des morceaux de charbon aux enfants."
C'est un personnage "assez aigri qui n'aime pas les enfants, doté d'une sorte de balai de paille très sèche qu'il utilise pour fouetter comme il le souhaite les enfants pas sages", explique Clara Saint-Cyr.
Le père Noël, égérie Coca-Cola
Le père Noël est aussi présent dans les publicités. À partir des années 1940-1960, il devient ainsi l'icône de la campagne publicitaire Coca-Cola. "C'est une stratégie marketing de Coca-Cola qui ne vendait cette boisson fraîche qu'en été. [...] Il prend lumière à partir de ce moment-là", observe la médiatrice culturelle.
Humour, politique, œuvres de charité, religion, enfance, ce personnage mythique est devenu, au fil du temps, "une icône à part entière, [...] indémodable et immortelle". L'exposition est à découvrir à la galerie Saint-Jacques de Saint-Quentin jusqu'au 7 janvier 2024.
Avec Rémi Vivenot / FTV