À saint Quentin, dans l’Aisne, le sort de l’église Sainte-Thérèse est en jeu. Menacée de démolition, la Drac étudie la possibilité de classer cet édifice de style Arts déco, monument historique. La mairie va lancer un appel au mécénat.
En plein cœur du quartier du Faubourg d’Isle, à Saint-Quentin dans l’Aisne, trône l’église Sainte-Thérèse. Cet édifice de style Art déco, construit dans les années 1930, tombe en ruine. Le diocèse, propriétaire, veut la vendre, n’en ayant plus l’utilité depuis plus de dix ans. "Nous n’avons pas les moyens financiers d’investir dedans. On ne vit que de dons", déplore Laurent Poichette, économe du diocèse. "Est-ce-que je trouverai suffisamment de dons pour un objet qui ne nous est plus utile ? Cela me paraît compliqué."
Faute de repreneur, l’église est menacée de démolition pour y construire un pavillon de logements. Une éventualité contre laquelle la municipalité s’oppose fermement. "On fera en sorte que ce projet n’aboutisse pas", affirme la maire Frédérique Macarez. "Il y a une demande faite au niveau de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) avec réunion au mois de décembre pour trouver une solution pour la protection du bâtiment."
"Musée à ciel ouvert de l’Art déco"
Sa construction pris fin en 1934 et son architecture néo-byzantine, dépouillée d’ornements, fait de cet édifice religieux un "musée à ciel ouvert de l’Art déco ", selon Frédérique Macarez. "C’est le dernier maillon de la reconstruction de la ville après la Première Guerre mondiale", ajoute Frédéric Pillet, chargé d’études documentaires de la ville de Saint-Quentin.
Classer l’édifice monument historique
Parmi les pistes envisagées par la Drac : la possibilité de classer l’édifice monument historique. Une décision qui permettrait de débloquer des financements. Pour préserver le lieu, la municipalité a déjà stoppé la vente aux enchères des vitraux. Désormais, elle compte faire appel au mécénat.
La maire de Saint Quentin assure réfléchir à des pistes de travaux et de projets concernant l’avenir de l’église. "J’ai bien quelques idées en tête. Nous sommes en position de discussion et d’élaboration d’un projet qui reste à créer et à chiffrer. Il faut mener des études pour connaître précisément l’état du bâtiment et les coûts de sécurité", explique-t-elle. La première étape reste de rompre la promesse de vente liant le diocèse au promoteur immobilier. L'avis de la Drac sera décisif.
Des précédents dans la vente d’édifices religieux
Ce n’est pas la première fois que l’Église souhaite se défaire de ses édifices religieux inutilisés et trop coûteux. En 2013, le pianiste Kit Armstrong rachète l’église Sainte-Thérèse d’Hirson dans l'Aisne à l’Évêché de Soissons.
Trouvé sur internet, l’édifice datant des années 1930 se vend pour 115 000 euros. Le virtuose anglo-taïwanais âgé de 29 ans en a fait une salle de concerts et de répétitions. L’ancienne sacristie a même été transformée en appartement.